Le village à l’écosystème exceptionnel
Paysage féérique, écosystème exceptionnel et diverses attractions à couper le souffle…Le village de Gogotinkpon est une curiosité qui vaut le détour des visiteurs.
Localité au nom suscitant interrogations, le dernier village du département de l’Atlantique à l’entrée de celui de celui du Mono, à 60 km de la ville de Cotonou, capitale économique du Bénin, dévoile ses valorisantes attractions. Ecosystème exceptionnel fait de mangroves, le village de pêcheurs et d’agriculteurs de 1 200 habitants doit le flux de ses visiteurs croître de plus en plus grâce à l’offre touristique ‘’Détour par Gogotinkpon’’ promue par l’un de ses fils, Dieudonné Métonou, journaliste de profession.
Construite autour de la curiosité que suscite le nom Gogotinkpon qui peut vouloir signifier : « Les popotins ont essayé » ou « Les popotins sont capables », cette offre a depuis peu ancré dans le cœur des curieux cette destination.
En bordure du lac Ahémé, Gogotinkpon est au cœur de toutes les attentions. Des assertions qui sont loin d’être celles des habitants de cette bourgade née vers la fin des années 1800.
Le village Gogotinkpon en réalité s’appelle Gogotinkponmè, éclaire Dieudonné Métonou. Son nom est généré par une anecdote aussi vieille que l’apparition de cette bourgade. Les pêcheurs de la région du lac Ahémé au Sud-ouest du Bénin, selon les témoignages, prennent le principal chenal de ce cours d’eau qui longe une bonne partie du territoire de ce qui allait devenir une entité territoriale administrative. Un îlot inhabité qui permettait à ces derniers d’accoster pour livrer leurs captures et aussi aux descendants et alliés du roi Zounon de contrôler leurs pièges à poissons ou autres espèces halieutiques. Ce genre de marché, également source d’approvisionnement de poissons pour les mareyeuses, devenu régulier, a favorisé le contact entre les acteurs et les hommes qui s’appliquaient à faire des avances aux femmes lors des causeries qui suivent souvent les moments de transactions. Certains pour exprimer leur désir pour une femme n’hésitaient pas à lui tapoter les fesses, selon Dieudonné Métonou. Et pour finir les femmes indiquent qu’elles vont acheter du poisson là où on leur tapote les popotins.
Le village de Gogotinkpon tient son charme à la majestueuse résidence de l’ancien roi, érigée aux abords du lac et écartelée entre la terre ferme et les cocotiers plantés en son sein. Entretenue par ses descendants, elle garde tous ses attraits et reste une attraction quoiqu’elle soit une résidence privée considérée aujourd’hui comme un lieu de retrouvailles des arrières petits fils du roi.
Sur le lac, la luxuriante mangrove offre une vue panoramique de cette presqu’île à l’intérieur de laquelle l’on retrouve d’autres îlots aussi attrayants. Une virée sur le lac permet aux visiteurs de se faire une idée de cet écosystème exceptionnel où l’on retrouve une multitude d’espèces aquatiques et volatiles. Poissons, crabes, huitres et autres crustacés peuplent le fond du lac et constituent pour les populations des ressources halieutiques dont elles vivent quoique le comblement du lac et les mauvaises pratiques de pêche aient contribué à l’appauvrir.
Un charme singulier
Par son offre touristique ‘’Détour par Gogotinkpon’’, Dieudonné Métonou s’est affiché comme un promoteur de cette destination. Visites guidées sur le cours d’eau, immersion au cœur de pratiques ancestrales telles que celle de la divinité Zangbéto (gardiens de la nuit), les techniques traditionnelles de bain et de sculptage du corps des bébés (dressage des fesses et des rondeurs à l’africaine), le traitement par les vertus des plantes médicinales ainsi que la plantation de cocotiers pour préserver dans le futur au site tout son charme et son environnement. La possibilité est donnée par ailleurs à ceux investis dans la promotion des attraits du village d’être faits écocitoyens. Si l’afflux des visiteurs constitue une note de satisfaction pour Dieudonné Métonou, loin de lui toute appétence à la rente qu’apporterait une telle offre. L’idée qui fonde cette expérience tient du souci de valoriser cet écosystème lacustre favorable à la vie et à la renommée du village.
Depuis 2017, il s’emploie à organiser des visites sur le site et à faire découvrir aux intéressés ses attraits et richesses. Un détour par Gogotinkpon ou par la route de l’eau, « c’est un package riche de découvertes, d’anecdotes et faits insolites que véhiculent le nom du village, l’emprunt de la route de l’eau, les mangroves, les oiseaux et la danse des papillons au goût des nourritures et boissons locales tels que dakoin, atoutou, agnan arrosées de vin de palme et l’eau naturelle de coco frais qui vous étanche une soif tout aussi naturelle… Un délice, une merveille ! », confie avec extase le journaliste.
Kokouvi EKLOU