samedi, avril 27, 2024
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Edito : Je t’aime, moi non plus

« Je saisis cette opportunité qui m’est offerte pour remercier chaleureusement notre respecté aîné, SE le Président Alassane Dramane Ouattara pour les sages et éclairés conseils, qu’il nous a prodigués dans son allocution mémorable à cette 77ème session de l’Assemblée Générale des Nations Unies. Je voudrais le rassurer que les Autorités de la Transition malienne, n’ont d’autres objectifs que de faire des réformes politiques et institutionnelles, avant d’organiser des élections, tout en luttant obstinément contre le terrorisme. Ces réformes permettront d’améliorer la gouvernance et toutes les dispositions seront prises pour que la démocratie malienne soit la plus enviée au monde. Dans ce chantier, nous prêterons une attention particulière au 3ème mandat qui ne sera pas possible. Pour un public moins averti, le 3ème mandat consiste pour un Président de la République d’effectuer une manœuvre en 4 temps, en vue de conserver le pouvoir pour lui seul et son clan » 

Le Colonel Abdoulaye Maïga qui portait la voix de la République du Mali, à la tribune de l’Onu, a apporté la réplique au président ivoirien, Alassane Ouattara qui à cette même tribune avait appelé la junte militaire au pouvoir au Mali « à concentrer leurs efforts sur la lutte contre le terrorisme et à mettre en œuvre, de façon résolue, les différentes étapes du chronogramme de la transition. » Réponse donc du berger à la bergère, qui dans cette guéguerre à fleurets mouchetés, en dit long sur les relations entre le chef de l’Etat ivoirien et les responsables au pouvoir à Bamako. Ce, depuis le coup d’État qui a porté les militaires au pouvoir chez le voisin malien, mais  aussi à cause de l’asile accordé par la Côte d’Ivoire à des dignitaires de l’ancien régime.

Alors que 46 sur les 49 initiaux soldats ivoiriens sont encore détenus au Mali, les relations entre Assimi Goïta et le président de la Côte d’Ivoire se détériorent. Et les dernières déclarations, par l’ONU interposée, ne vont pas dans le bon sens. C’est d’ailleurs à juste titre que la CEDEAO a dépêché, le 27 septembre dernier, une mission de chefs d’Etat à Bamako pour calmer les tensions. Cet état de ni paix ni guerre n’est agréable pour personne. Et le retour triomphal du Colonel Maïga, de retour à Bamako après son discours à l’ONU, est la preuve que la décrispation sera longue. Mais il faudra œuvrer pour.

D’une manière générale, il serait faux de croire qu’entre Maliens et Ivoiriens on se déteste. C’est une question de présidents qui ne peuvent se blairer. Mais le quidam de la rue ne semble outre mesure s’inquiéter quant aux relations entre les deux peuples. Ils ont, au-delà de leurs frontières, une histoire commune. Une bisbille entre leurs leaders ne saurait les entraîner à une trop grande animosité. Maliens et Ivoiriens ne se regardent pas encore en chiens de faïence, et c’est une excellente nouvelle. Pourvu que ça dure !

Malick Daho, Paru dans le Diasporas-News n°139 Octobre 2022

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