Quatre Casques bleus de la mission de maintien de la paix conjointe ONU-Union africaine (Minuad) au Darfour, dans l’ouest du Soudan, ont été tués dans une embuscade, a annoncé mercredi cette force.
L’attaque qui a fait aussi huit blessés, « s’est produite mardi à El-Geneina, capitale du Darfour-ouest », a précisé la mission, ajoutant que l’embuscade avait visé une patrouille nigériane, à deux kilomètres de quartier général de la mission de maintien de la paix.
Selon la Minuad, « la patrouille a été la cible de tirs nourris provenant de plusieurs directions et elle a riposté ».
Le commandant de la Minuad, le général Patrick Nyamvumba, a appelé les autorités de Khartoum a retrouver les assaillants.
« La mission condamne vivement l’attaque criminelle ayant visé notre force qui est là au service du peuple darfouri. J’en appelle au gouvernement soudanais pour qu’il traduise ses auteurs devant la justice », a insisté le général.
Les Casques bleus ont été déployés au Darfour en 2007 pour tenter de faire cesser les hostilités entre les rebelles et le gouvernement soudanais. La Minuad compte quelque 23.500 hommes et son budget pour 2012-13 s’élève à 1,4 milliard de dollars.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé le 31 juillet de réduire les effectifs de cette force, en raison de « l’amélioration de la sécurité le long de la frontière entre le Soudan et le Tchad et dans le nord du Darfour, à la suite du rapprochement entre le Soudan et le Tchad et entre le Soudan et la Libye ».
Selon un décompte de la Minuad datant d’août 2012, 38 membres de la mission ont été tués en quatre ans.
En 2003, des mouvements issus des tribus non-arabes du Darfour s’étaient soulevés contre le gouvernement soudanais, dominé par des Arabes. Le régime avait réagi en envoyant des milices Janjawids, entraînant une guerre civile qui a fait au moins 300.000 morts selon l’ONU, 10.000 selon Khartoum.
Le président soudanais, Omar el-Béchir, fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité, génocide et crimes de guerre au Darfour.
AFP