vendredi, décembre 6, 2024
AccueilNon classéAung San Suu Kyi célébrée par Paris au terme de sa tournée...

Aung San Suu Kyi célébrée par Paris au terme de sa tournée européenne

Aung San Suu Kyi célébrée par Paris au terme de sa tournée européenne

L’opposante birmane Aung San Suu Kyi a été célébrée mercredi par Paris, qui lui a remis le titre de citoyenne d’honneur de la ville, au deuxième des trois jours d’une visite en France clôturant une tournée européenne triomphale.

Après s’être entretenue mardi avec le président François Hollande, Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix en 1991, privée de liberté pendant 15 ans, a reçu des mains du maire de la capitale, Bertrand Delanoë (socialiste), cette distinction qui lui avait été décernée en 2004.

Devant une foule comptant de nombreux Birmans, elle a ensuite pris la parole en français pour saluer « le profond attachement de Paris à la justice et à la liberté qui ne sont pas le produit d’idées abstraites ».

Aung San Suu Kyi célébrée par Paris au terme de sa tournée européenne

Dans l’après-midi, Aung San Suu Kyi, 67 ans, a demandé aux prisonniers de conscience et politiques dans le monde de ne pas abandonner leur combat, lors d’une allocution devant des ONG.

« Vous ne devez pas abandonner vos principes. Si vous vous respectez, vous ne devez pas abandonner votre combat », a-t-elle déclaré, lors de cette rencontre organisée sur une péniche au coeur de Paris.

 Dans l’assistance figuraient Pavel Khodorkovski, fils de Mikhaïl Khodorkovski, ex-magnat du pétrole et détracteur du régime russe, en prison depuis 2003 pour officiellement des délits économiques, et Yevgenia Timochenko, fille de Ioulia Timochenko, condamnée en octobre à sept ans de prison pour avoir conclu en 2009, lorsqu’elle était Premier ministre, des accords gaziers avec la Russie considérés comme défavorables à l’Ukraine.

Aung San Suu Kyi célébrée par Paris au terme de sa tournée européenne

Aung San Suu Kyi a terminé sa journée dans les jardins du ministère des Affaires étrangères, où elle a jeté quelques pelletées de terre au pied d’un « arbre de la liberté » planté le matin même.

« Pour nous vous êtes la dame des droits de l’homme », a lancé le ministre Laurent Fabius en louant « sa résistance morale et physique ».

Le PDG du pétrolier Total Christophe Margerie participait à la cérémonie. Paris a justifié l’activité de Total en Birmanie, où il est présent depuis 1992 et a été critiqué dans le passé par des ONG reprochant au groupe français d’enrichir la junte, en rappelant que Mme Suu Kyi elle-même avait récemment « relevé que Total était une entreprise ‘responsable' ».

Si des entreprises en Birmanie ne respectent pas les droits de l’homme, les normes environnementales et sociales, « Aung San Suu Kyi pourra à tout moment me joindre pour que nous puissions y mettre bon ordre », avait affirmé mardi soir François Hollande.

Lors de sa visite en France, où elle a été reçue avec un protocole habituellement réservé aux chefs d’Etat, la « Dame » de Rangoun a réaffirmé sa confiance dans le processus de transition démocratique en Birmanie tout en soulignant qu’on en était « juste au début du chemin ».

« Le processus (de démocratisation) n’est pas irréversible, tant que les militaires n’ont pas fait preuve de leur engagement envers le processus, car ce sont encore eux les plus forts, mais au final c’est le peuple birman qui doit décider de la direction qu’il veut pour le pays », a-t-elle déclaré mercredi.

 En Birmanie, le président Thein Sein, un ancien général, espère obtenir la levée des sanctions de l’Union européenne, aujourd’hui seulement suspendues.

« Je préfère cette suspension à la levée totale des sanctions, c’est un moyen d’indiquer que l’Union européenne souhaite soutenir le processus démocratique, mais qu’elle a conscience qu’il est toujours possible d’assister à une régression », a jugé Aung San Suu Kyi, élue députée lors des dernières élections législatives.

La tournée en Europe de Aung San Suu Kyi a débuté le 13 juin en Suisse, avant une étape à Oslo où elle a prononcé son discours d’acceptation du prix Nobel de la paix, 21 ans après avoir reçu cette distinction.

Jeudi, elle sera reçue à l’Assemblée nationale et au Sénat avant de participer dans l’après-midi à un débat avec d
es étudiants à l’université de la Sorbonne. Elle quittera Paris vendredi. 

AFP 

RELATED ARTICLES

Most Popular

Recent Comments