
Selon les témoignages, certains manifestants ont pu, en dépit de la présence de militaires, pénétrer dans le bureau de M. Traoré et l’y ont frappé.

Son Premier ministre Cheick Modibo Diarra, qui s’est rendu à son chevet avec d’autres personnalités, a déploré cette agression, en appelant au calme et à la fin des marches dans une déclaration lundi à la télévision publique malienne. Il a évoqué notamment des saccages lors des manifestations de lundi. « Le Mali ne mérite pas cela », a-t-il lancé.
Le chef des auteurs du putsch, le capitaine Amadou Haya Sanogo, a de son côté affirmé dans un communiqué que l’ex-junte a appris la nouvelle « avec consternation ». « Ces actes d’agression (…) ne peuvent justifier aucune expression d’opinion, ni une contestation populaire », a-t-il condamné, en exhortant au dialogue, à « plus de tolérance et de retenue ».

Une délégation du Conseil de sécurité de l’ONU, en visite à Abidjan, a estimé que la sortie de crise au Mali a été mise « considérablement en danger » par l’attaque contre Dioncounda Traoré, et a exhorté à envisager désormais d' »autres voies ».
L’AFP n’avait eu lundi soir aucune indication sur des blessés autres que Dioncounda Traoré lors de ces violences, survenues au lendemain d’un accord sur la transition.

Avant de se rendre à Koulouba, les manifestants opposés à cet accord qu’ils qualifient de « trahison » avaient protesté dans le centre de Bamako. Les putschistes avaient précédemment refusé que M. Traoré dirige la transition.
Depuis sa prise de fonction et la nomination de son Premier ministre Cheick Modibo Diarra, le Mali est resté en proie à la crise née du putsch. Coup d’Etat qui a accéléré la chute du nord du pays aux mains de divers groupes armés dominés par des islamistes, dont le mouvement Ansar Dine et Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Si, en dépit du traumatisme qu’il vient de subir, Dioncounda Traoré accepte de poursuivre sa mission, il devra organiser des élections d’ici à 12 mois et surtout tenter de résoudre la crise dans le Nord où, selon l’ONU, près de 350.000 personnes ont fui depuis mi-janvier leurs domiciles pour se réfugier à l’intérieur du Mali ou dans des pays voisins.
AFP