samedi, avril 20, 2024
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La Guinée-Bissau rouvre ses frontières, création d'un Front commun anti-putsch

La Guinée-Bissau rouvre ses frontières, création d'un Front commun anti-putsch
Une semaine après son coup d’Etat, l’armée bissau-guinéenne a ordonné jeudi la réouverture des frontières, témoignant d’une volonté de normalisation au lendemain d’un accord de transition conclu avec les principaux partis de l’ex-opposition prévoyant la tenue d’élections dans deux ans. L’ex-parti au pouvoir, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC), a de son côté annoncé la formation, avec huit autres petits partis, d’un « Front commun anti-putsch », qui affirme reconnaître les institutions dissoutes par la junte comme « uniques représentantes de la Guinée-Bissau ».
Dans un communiqué, ces partis exigent également « la reprise du processus électoral avec l’organisation du second tour de la présidentielle », initialement prévu le 29 avril et dont le Premier ministre renversé, Carlos Gomes Junior, était le grand favori.
Selon l’accord signé mercredi soir entre la junte et les principaux opposants à M. Gomes Junior, arrêté le 12 avril par les militaires, la « transition démocratique » devra s’achever dans un délai « maximal » de deux ans avec « l’organisation simultanée d’élections présidentielle et législatives ».
L’armée s’est engagée à regagner les casernes « après l’investiture du président de transition, du gouvernement de transition et du Conseil national de transition », pour laquelle aucune date n’a été fixée.

La Guinée-Bissau rouvre ses frontières, création d'un Front commun anti-putsch
Aucune indication n’a non plus été donnée sur la composition de cet organe législatif, ni sur les noms des futurs président et Premier ministre, « présélectionnés » par les partis avant d’être soumis au Commandement militaire, selon des participants aux négociations.
Jeudi, les partis du nouveau « Front commun anti-putsch » ont dénoncé « l’attitude irresponsable et anti-démocratique » de ceux qui « se cachent derrière les militaires pour accéder au pouvoir ».
La veille au soir, les partis de l’ex-opposition s’étaient félicités de l’accord signé avec la junte. « Nous avons réussi à arracher le pouvoir aux militaires et c’est ça le plus important », fanfaronnait le chef du PS devant les journalistes, affirmant que « la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) ne demandait rien d’autre que ça ».
 La Cédéao, tout comme l’UA, l’ONU ou le Portugal, ancienne puissance coloniale, avaient exigé un retour rapide à l’ordre constitutionnel, insistant sur la libération des dirigeants incarcérés.
Jeudi, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé avoir pu rencontrer la veille M. Gomes Junior et l’ancien président intérimaire Raimundo Pereira. Ils « ont l’air en bonne santé », a déclaré à l’AFP une porte-parole du CICR.
Après l’Union africaine (UA) et la Francophonie qui avaient suspendu mardi la Guinée-Bissau, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD) ont suspendu leur aide au développement. Le conseil de sécurité de l’ONU pourrait se réunir rapidement afin d’étudier la demande des pays lusophones de création d’une « force d’interposition ».
 
Interrogé sur les éventuelles sanctions qui pourraient s’abattre sur la Guinée-Bissau, Artur Sanha, du Parti de la rénovation sociale, principal parti de l’ex-opposition, s’est montré confiant.
« La Cédéao, l’Union africaine, les Nations unies et les autres organisations internationales devraient louer la Guinée-Bissau pour son expérience en matière de transition du pouvoir », a-t-il déclaré.
Depuis 1999, ce pays d’Afrique de l’Ouest, considéré comme la plaque tournante du trafic de cocaïne entre Amérique du Sud et Europe, a connu pas moins de trois « transitions », après deux coups d’Etat (en 1999 et 2003) et l’assassinat par des militaires du président Joao Bernardo Vieira en 2009.

AFP

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