
Le juge a provisoirement renvoyé l’affaire afin de clarifier les chefs d’accusation et le traitement réservé aux deux mineurs.
Un huitième suspect, un homme de 37 ans au domicile duquel la victime, âgée de 17 ans, a été retrouvée en état de choc mercredi, a également été arrêté.
La police le soupçonne de kidnapping et de viol, mais il n’est pas « inculpé à ce stade », a précisé indiqué un porte-parole du parquet, Mthunzi Mhaga. « Des investigations sont en cours » à son sujet et concernant la mère de la victime qui a omis de signaler la disparition de sa fille depuis plus de trois semaines.
C’est finalement par des reporters du tabloïd Daily Sun, qui ont visionné la vidéo, que la police a été alertée.
La famille de l’adolescente habite Bramfischerville, une zone particulièrement déshéritée avec des égouts à ciel ouvert, au coeur de la grande township noire de Soweto, au sud-ouest de Johannesburg.
C’est dans ces lieux de relégation, cocktail de misère et de violence, que se produisent la majeure partie des crimes qui font de l’Afrique du Sud l’un des pays ayant parmi les taux les plus élevés d’homicides et de viols.
Pour ajouter au caractère sordide de l’affaire, les médias ont révélé que la victime pourrait être retardée mentale.
« Nous avons demandé une expertise car nous avons des raisons de penser qu’elle est mentalement instable », a indiqué M. Mhaga.
Les agresseurs seraient alors passibles de la réclusion à perpétuité.
– Les enfants, principales victimes –
Les médias sud-africains, dont certains ont diffusé un extrait sonore de la vidéo, n’avaient pas de mots assez forts jeudi pour décrire leur dégoût.
Le quotidien The Star titrait sur la « Honte nationale » et se demandait comment la société sud-africaine « a pu engendrer de tels monstres capables de s’amuser d’un acte aussi répugnant ».

Le problème des viols n’est pourtant pas nouveau et s’inscrit dans une société à l’esprit encore très patriarcal et machiste, que l’on soit Blanc ou Noir.
Rien que lundi, le tribunal de Johannesburg s’est penché sur 62 affaires de viol dont l’une impliquant un père et son fils, accusés du viol de 21 femmes.
En mars dernier, à Bloemfontein (centre), un infirmier a comparu pour le viol d’une patiente atteinte d’un cancer en stade terminal et auquel une collègue avait prêté main forte, en tenant la victime pendant l’agression.
En janvier, un homme a été inculpé pour le viol avec violence de son ex-épouse commis par trois jardiniers et accusé d’avoir aussi commandité le meurtre du fils de celle-ci, sous ses yeux. Il était en instance de divorce.
Plus de 56.000 plaintes pour viol ont été enregistrées en 2011 par la police sud-africaine, un chiffre sous-évalué puisque la plupart des cas ne sont pas répertoriés et que les victimes connaissent souvent leurs agresseurs.
Les enfants de 12 à 17 ans sont les principales victimes des viols en Afrique du Sud et selon l’ONG Médecins sans frontières, une femme est violée toutes les 26 secondes, un chiffre que l’on ne trouve habituellement que dans les pays en guerre.
AFP