vendredi, décembre 6, 2024
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Mamadou Bessane, Administrateur – Directeur Général de Compagnie de Banques Internationales de Paris (CBIP) Groupe Attijariwafa Bank

Mamadou Bessane, Administrateur – Directeur Général de Compagnie de Banques Internationales de Paris (CBIP) Groupe Attijariwafa Bank
 
En totalisant 20 ans dans le métier de la banque, Mamadou Bessane est depuis fin 2009 le Directeur Général de  la CBIP en France. Mais avant, il a servi durant 7 ½ ans à la Banque Internationale pour le Commerce et l’Industrie (BICI) du Sénégal, ensuite à la Compagnie Bancaire pour l’Afrique Occidentale (CBAO) au Sénégal en 1999; devenue  CBAO Groupe Attijariwafa Bank au Sénégal en 2008 où il a occupé plusieurs fonctions dont celle de Directeur Général Adjoint de 2004 à fin 2009.
 
 
 
Diasporas-News : En quoi consiste votre partenariat avec le Groupe Attijariwafa Bank ?
 
Mamadou Bessane : On ne peut pas parler de partenariat avec Attijariwafa Bank. Nous appartenons à Attijariwafa Bank puisque la CBIP est une filiale de la CBAO Groupe Attijariwafa Bank. Notre maison mère appartenant donc au Groupe  AWB, nous sommes de fait une filiale de  ce même groupe. Notons que la CBAO est le premier réseau bancaire sénégalais et le plus important de la zone UEMOA tandis que le Groupe Attijariwafa Bank est le premier réseau bancaire et financier du Maroc.
 
D-N : Alors, présentez-nous le Groupe Attijariwafa Bank ?
 
M.B. : Comme je le disais tantôt Attijariwafa Bank est le premier réseau bancaire et financier du Maroc. Mais il est aussi présent dans 22 pays (Maghreb avec la Tunisie, Afrique de l’Ouest, Afrique Centrale et Europe et Moyen-Orient). C’est un Groupe africain qui est dirigé par les Africains eux-mêmes. C’est le bel exemple de la coopération sud-sud que l’on souhaite souvent développer. Aujourd’hui le Groupe a près de 13500 collaborateurs, plus de 2080 agences et un peu moins de 5 millions de clients. De façon globale c’est une banque destinée à la clientèle africaine.
En outre, notre groupe c’est 28 Milliards d’euros en 2010 de Total Bilan, et 1,3 Milliard d’euros de produit net bancaire (chiffre d’affaires).
 
D-N : Quels sont donc les objectifs de la CBIP ?
 
M.B. : Notre principal Objectif actuellement est de réussir notre projet de fusion avec Attijariwafa Bank Europe pour mieux servir notre clientèle et celle de nos banques partenaires.
Autrement dit, aujourd’hui notre Groupe a deux licences en France : la CBIP et Attijariwafa Bank Europe qui est un passeport européen avec une présence dans 6 autres pays européens. Notre ambition c’est de réaliser cette fusion sans perte de valeur. Bien au contraire avec de la valeur ajoutée,  il faut que cette fusion puisse sécuriser la clientèle africaine. Je pense qu’on va tirer profit de l’expertise du Groupe dans la relation avec la clientèle qui réside à l’étranger. L’exemple de ce qui a été fait en termes de produits et de services adressés aux Marocains et aux Tunisiens résidant à l’extérieur sera bénéfique pour les Sénégalais, les Maliens, les Congolais, la diaspora en général. Notre ambition est donc de réussir cette fusion qui est en cours et qui je l’espère sera effective au moins au 1er juillet ou avant la fin de l’année 2012.
 
D-N : Quels produits offrez-vous à votre clientèle ?
 
M.B. : Nous offrons la possibilité à nos clients non seulement d’entretenir un compte dans nos livres mais aussi la possibilité d’avoir un compte dans le pays d’origine. Ceci dit, dans le cadre de notre activité d’intermédiation nous pouvons procéder à la prise en charge documentaire nécessaire pour ouvrir des comptes dans le pays d’origine. C’est-à-dire les documents nous permettant donc d’identifier le client tels que les photos d’identité, pièces d’identité (passeport, carte de séjour), et les justificatifs de revenus et de domicile. Par exemple pour un Sénégalais, on rassemble les documents  et on les envoie à CBAO AWB pour lui ouvrir un compte d’épargne. Ce qui lui permettra de faire valoir son épargne afin d’obtenir un crédit immobilier dans son pays d’origine à sa demande et sous réserve de satisfaire les autres conditions. Nous utilisons nos guichets pour permettre à nos clients de faire des opérations de versements. A un moment donné ils ont épargné dans leurs pays d’origine et ils en ont besoin. Dès lors, ils peuvent venir à nos guichets et demander de mettre à la disposition de leurs parents un montant donné aux guichets de notre maison mère, ou un appel de fonds. Nous commercialisons également des moyens de paiement chéquiers- cartes monétiques telles que la visa Electron. Lorsque le client remplit bien sûr les conditions requises nous lui offrons la Visa Electron. Dans la foulée on a fait la carte prépayée : Mastercard qui s’adresse à tous nos clients sans exclusion. Mastercard et l’opérateur Visa se retrouvent dans le même réseau de Guichets Automatiques. Les clients qui veulent recharger leurs cartes se présentent à nos guichets puisque nous n’avons pas un réseau développé. Nous mettons aussi à la disposition de nos clients un certain nombre de packs. Qui permettent aux clients de bénéficier non seulement du compte mais également de l’assistance rapatriement, icbip et du sms banking. Par ailleurs, notre réseau étant très limité (tout le contraire des réseaux des grandes banques françaises), nous n’avons pas les moyens ni les ambitions de les concurrencer et nous nous positionnons comme 2ème banque du client. Nous possédons également  un réseau CBIP  dédié à la communauté de partenaires. Par exemple avec les partenaires Maliens nous avons 4 partenariats actifs. Notamment avec la Banque Internationale du Mali ( BIM ) qui appartient au même groupe que nous mais aussi la Banque de Développement du Mali (BDM), la Banque Malienne de Solidarité (BMS ), la Banque de l’Habitat du Mali (BHM).Notons par ailleurs que notre 15e agence sera une agence dédiée à la Banque Malienne de Solidarité (BMS). Nous avons un partenariat avec la Banque Internationale pour l’Afrique au Congo (BIAC) en RDC. Nous travaillons avec des banques ivoiriennes avec ou sans agence. Citons la BACI  du Groupe Atlantique, la Banque de l’Habitat de Côte d’Ivoire (BHCI) et la Banque du Financement de l’Agriculture (BFA). Il y a aussi la SNPSF /Banque postale des Comores qui est une structure Comorienne. La BADAM de Guinée Conakry qui est destinée à la promotion de l’Agriculture et du secteur Minier. Et enfin Coris Bank International en cours de démarrages 
Bien sûr les virements, prélèvements  tip, et l’encaissement des chèques qui sont des services de base d’une banque classique.
Notre réseau est de 14 agences dont 6 en propres (Curial, Magenta, Montreuil, Mantes-la jolie,
Lyon et Marseille) et le reste en partenariat sous forme d’agences dédiées)
 
D-N : Ce sont donc là vos avantages ?
 
M.B : C’est la proximité culturelle qui est le premier avantage que nous offrons à nos clients. Il y a un attachement très fort qui fait que même si on ne se positionne pas comme la première banque de notre communauté on peut valablement être la deuxième banque. Les ressortissants de n
os pays souhaitent garder un lien affectif avec le pays d’origine y compris un lien qui passerait par des produits et services bancaires. Ensuite, il y a la qualité des services qui est requise à nos guichets. Nos clients doivent être reçus avec une grande convivialité et les satisfaire dans le respect des procédures qui sont en vigueur en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et contre le financement du terrorisme.
 
D-N : Quelles sont vos perspectives et les objectifs de la CBIP pour l’année 2012 ?
 
M.B. : Le plus important pour nous c’est d’être arrimé à la banque sœur  Attijariwafa Bank Europe qui compte 60 agences en Europe dont 28 en France, un réseau largement plus important que le nôtre. En finalisant cette fusion en 2012 et en nous projetant dans l’avenir on pourra offrir à notre clientèle un réseau encore plus important. Le Groupe a encore l’ambition de s’installer dans une dizaine de pays africains. Un maillage assez intéressant pour satisfaire tous les corridors qui sont utilisés dans le cas du transfert d’argent. Il faut souligner qu’Attijariwafa Bank Europe fait du Corporate c’est-à-dire une offre destinée aux entreprises pour satisfaire leurs besoins. Au titre de l’année 2011 et malgré la crise nous avons transféré 106 millions d’euros de collecte contre 114 millions d’euros en 2009 (représentant 132 millions d’euros de transferts en 2011 contre 143,8 millions d’euros en 2010) .En France, rien qu’avec les deux filiales du même groupe nous sommes à 60 millions d’euros de collecte. Et si on étend dans le futur ce type de service en Italie, en Belgique, etc., nous sommes sûrs de satisfaire un grand nombre de nos clients. Nous avons quelques rares clients en entreprises mais nous laissons Attijariwafa Bank s’en occuper car l’offre qui est faite dans ce domaine n’a rien à voir avec nous. Ils trouveront l’accompagnement dont ils ont besoin que nous ne pouvons faire car nous n’avons ni les moyens ni l’expertise. C’est ça également la valeur ajoutée de la fusion. Alors notre objectif pour l’année 2012 reste la réalisation de cette fusion  dans les meilleures conditions à la satisfaction de notre clientèle, du personnel, de nos actionnaires également. Notre personnel va rejoindre Attijariwafa Bank Europe où il y a déjà 226 personnes. Nous avons un modèle à réaliser qui consiste à avoir une maîtrise des agences que nous avons y compris les agences dédiées à des communautés. Quand tout sera mis en place la nouvelle entité  aura plus de 300 collaborateurs au service de la diaspora en Europe.
 
 
D-N : Il y a sans doute des couacs avec votre clientèle. Que leur dites-vous ?
 
M.B. : Je ne dirai pas qu’il y a des couacs. Comme dans tout service à la clientèle il y a des incompréhensions. Un client qui n’est pas satisfait peut vous faire perdre d’autres clients. Parce que le message ne rassure pas. C’est pourquoi nous mobilisons toutes nos énergies à la satisfaction du client. Le client peut accéder à notre site : www.cbip.fr pour faire passer des messages ou même s’adresser à nos chargés de clientèle. S’ils sont à Lyon, à Montreuil, à Marseille, à Mantes la Jolie, à Magenta, à Curial…, l’essentiel est qu’ils nous donnent un minimum de délai pour régler leur situation. Dans nos différentes agences, les gens travaillent pour la diaspora car elle est importante pour nous.
 
 
D-N : Que pensez-vous de notre magazine Diasporas News ?
 
M.B. : Je suis flatté qu’il y ait un support gratuit dédié à la diaspora. Votre cible est aussi la nôtre. Et comme nous avons l’ambition d’étendre nos activités à toutes les communautés  le magazine Diasporas-News est le bienvenu pour nous. Nous voulons un partenariat gagnant – gagnant avec votre magazine. Continuez à aller toujours de l’avant.
 
Faustin Dali
 

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