samedi, avril 20, 2024
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Maroc: ouverture d’une enquête après la chute mortelle d’un manifestant

Maroc: ouverture d'une enquête après la chute mortelle d'un manifestant
 Les autorités marocaines ont ouvert une enquête jeudi aprés la mort d’un chômeur, militant de l’opposition, tombé d’un toit à Safi au sud de Rabat, et dont la chute fait l’objet de versions divergentes. Selon des témoins, Mohammed Boudouroua a été bousculé par la police dans la nuit de mercredi à jeudi, mais une source policière a démenti cette affirmation et l’agence officielle d’informations MAP a annoncé qu’une enquête serait ouverte pour établir les circonstances de cet incident.
La victime, un chômeur de 38 ans, était un militant du Mouvement du 20 février, une organisation de jeunes qui réclament plus de démocratie et contestent le pouvoir absolu du roi Mohammed VI.
Il participait avec des camarades à un sit-in sur le toit d’un immeuble abritant l’Agence de l’Emploi (ANAPEC) dans la ville de Safi, à 150 km au sud de Rabat.
Selon Hakim Sikouk, enseignant et militant à l’Association marocaine des droits de l’homme, « Mohammed Boudouroua, 38 ans, est décédé, poussé par un policier (…) en tombant du toit de l’immeuble ».
Il a indiqué qu’il était à la morgue de Safi avec la famille de Mohammed Boudouroua, qui est décédé à 05h00 (GMT).
Une source policière locale a confirmé à l’AFP le décès du militant, qui faisait partie d’un groupe de diplômés au chômage, mais affirmé que l’homme s’était « jeté du toit ».
« Il avait menacé de s’immoler par le feu », a assuré cette source, et « il s’est lui-même jeté du toit de l’immeuble où il tenait avec ses camarades un sit-in depuis deux jours ».
La MAP a par la suite annoncé que « les autorités judiciaires ont ordonné une autopsie du corps de la victime pour connaître les causes du décès et l’ouverture d’une enquête afin de définir les responsabilités ».
L’agence a également indiqué que les forces de l’ordre « sont intervenues après qu’un homme eut menacé de se suicider avant de s’asperger d’un liquide inflammable ».
Elle a précisé que l’immeuble de l’ANAPEC était « squatté de manière illégale depuis le 5 octobre par trois individus » et qu’un huissier les avait averti d’un jugement rendu pour évacuer les lieux.
Selon un témoin, proche de la victime, Mohammed Boudouroua « participait à un sit-in sur le toit de l’ANAPEC, avec des camarades lorsque le groupe a été cerné cette nuit par une dizaine d’estafettes ».
Toujours selon ce témoin, « le groupe a alors été interpellé par un agent de la sûreté qui leur a lancé du bas de l’immeuble: +que le meilleur d’entre vous se brûle ou se jette si vous êtes courageux+ ».
« Pendant ce temps, les policiers sont montés en courant, ont poussé Mohammed qui est tombé droit sur sa tête, et ont arrêté trois autres personnes qu’ils ont menottées, puis interrogées avant de les abandonner sur la route, au nord de la ville de Safi », ont encore dit des proches de la victime.
Des militants du Mouvement du 20 février se sont rendus vendredi à la morgue de l’hôpital de Safi pour accompagner la famille, selon ces sources.
Détenteur de sept diplômes techniques, la victime était membre d’une « coordination », proche du Mouvement du 20 février, qui manifeste régulièrement au Maroc pour revendiquer « le droit au travail ».
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