jeudi, mars 28, 2024
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Kenya : deux employées espagnoles de MSF enlevées à Dadaab

Kenya : deux employées espagnoles de MSF enlevées à Dadaab
Deux employées espagnoles de Médecins sans frontières (MSF) ont été enlevées jeudi à Dadaab, plus grand complexe de camps de réfugiés au monde situé dans l’est du Kenya, a-t-on appris de sources policières, qui soupçonnent les ravisseurs de venir de la Somalie voisine. « Deux travailleurs humanitaires de nationalité espagnole ont été kidnappés par les (rebelles islamistes somaliens) shebab », a affirmé un chef de la police régionale, Leo Nyongesa, par téléphone à l’AFP.
« Nous pouvons confirmer que deux femmes ont été kidnappées (…) et emmenées par des personnes que nous pensons être somaliennes, » a indiqué, plus prudemment, le porte-parole de la police Erick Kiraithe.
Leur « chauffeur a été grièvement blessé par balle avant d’être jeté hors » du véhicule, a-t-il poursuivi. Selon une source policière s’exprimant sous couvert d’anonymat, le chauffeur est Kényan.
Ce kidnapping porte à quatre le nombre de ressortissantes européennes prises en otage en un peu plus d’un mois au Kenya.
Avant l’enlèvement des deux Espagnoles, une Britannique et une Française avaient été enlevées dans le très touristique archipel de Lamu, à quelque dizaines de kilomètres de la frontière somalienne. Les deux femmes ont toutes les deux été emmenées en Somalie par leurs ravisseurs.
A Madrid, le ministère des Affaires étrangères a confirmé l’enlèvement des deux ressortissantes Espagnoles, « des logisticiennes ». « L’ambassade espagnole au Kenya travaille sur cette affaire », a ajouté un porte-parole du ministère, refusant de donner les identités des deux femmes. 
— des recherches par hélicoptère —
Selon le porte-parole de la police kényane, un hélicoptère a été dépêché pour tenter de les retrouver, mais les opérations de recherche ont été entravées par « de fortes pluies dans la région ».
MSF, qui a mis en place « une équipe de crise », a de son côté précisé que le chauffeur, blessé dans l’attaque, avait été « hospitalisé » et se trouvait « dans un état stable », a précisé l’organisation. Le président de MSF-Espagne, José Antonio Bastos, a « fermement » condamné l’agression.
MSF, ultra-réticente d’une façon générale à travailler sous escorte, est, dit-elle, la seule ONG à ne pas se déplacer accompagnée de policiers ou militaires à Dadaab.
La sécurité est un problème dont les travailleurs humanitaires présents sur place ont conscience.
Les autorités kényanes dénoncent régulièrement les risques d’infiltration shebab dans les camps.
Et ces derniers temps, les insurgés ont combattu des milices locales soutenues par l’armée kényane dans des régions somaliennes proches de Dadaab. Jeudi encore, des habitants de la ville somalienne de Dhobley ont fait état d’affrontements entre les rebelles et des forces somaliennes soutenues par des milices pro-gouvernementales.
A Dadaab, MSF mène notamment des programmes de vaccination et de nutrition. Dans le camp d’Ifo 2, où l’enlèvement est survenu, l’ONG dispense des soins et a un hôpital en construction.
C’est la première fois que des employés de Médecins sans frontières sont kidnappés au Kenya. Mais en 2009, trois expatriés d’Action contre la faim (ACF) — un Américain, un Zimbabwéen et un Pakistanais — avaient été enlevés dans le nord du pays, à Mandera, et retenus quelques mois en Somalie.
En septembre dernier, un chauffeur kényan de l’ONG Care avait aussi été kidnappé à Dadaab.
Ces camps ont connu un afflux de réfugiés somaliens ces derniers mois. Prévus à leur création en 1991 pour 90.000 réfugiés, ils en accueillent aujourd’hui quelque 450.000. Depuis début d’octobre, plus de 7.500 personnes ont encore rejoint le complexe, selon l’ONU.
Les Somaliens qui arrivent à Dadaab fuient une gravissime sécheresse mais aussi les violences qui rongent leurs pays.
La Somalie est en état de guerre civile depuis la chute du président Mohamed Siad Barre il y a 20 ans. Les combats aggravent les conséquences de la catastrophe climatique actuellement observée dans toute la Corne de l’Afrique, à tel point que l’ONU a déclaré en famine six provinces du sud du pays.

DIASPORAS-NEWS –AFP

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