jeudi, novembre 7, 2024
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Kenya : les violences planifiées avant le scrutin de 2007, selon Moreno-Ocampo

Kenya : les violences planifiées avant le scrutin de 2007, selon Moreno-Ocampo
Les crimes contre l’humanité commis pendant les violences post-électorales au Kenya en 2007-2008 avaient été planifiés "bien avant" le scrutin de décembre 2007 par les deux anciens ministres kenyans William Ruto et Henry Kosgey, a affirmé jeudi le procureur de la Cour pénale internationale (CPI). "Les crimes ont été préparés et planifiés bien avant les élections", a déclaré M. Moreno-Ocampo à l’ouverture de l’audience de confirmation des charges, préalable à l’organisation d’un éventuel procès, prévue pour durer jusqu’au 12 septembre.
L’ancien ministre de l’Enseignement supérieur et candidat potentiel à l’élection présidentielle de 2012, William Ruto, 44 ans, l’ancien ministre kenyan de l’Industrialisation Henry Kosgey et le présentateur de radio Joshua Arap Sang sont soupçonnés de meurtre, transfert forcé de population et persécution, constitutifs de crimes contre l’humanité.
Les trois suspects, qui assistent libres à l’audience et clament leur innocence, sont membres du camp du Premier ministre du gouvernement de coalition Raila Odinga, du Mouvement démocratique orange (ODM).

Kenya : les violences planifiées avant le scrutin de 2007, selon Moreno-Ocampo
A partir de décembre 2006 au moins, Henry Kosgey et William Ruto ont mis en place un plan criminel pour s’emparer du pouvoir" aux mains du Parti de l’unité nationale (PNU), a affirmé M. Moreno-Ocampo : "en 2007, ils ont eu au moins huit réunions consacrées à la planification de ces attaques". "Ils ont organisé le stockage et la distribution des armes, coordonné le transport pour les agresseurs, ils ont promis de l’argent, des terres et des récompenses pour la participation aux attaques", a-t-il continué.
Selon l’accusation, 1.133 personnes avaient été tuées, 3.561 personnes blessées et 663.921 personnes déplacées pendant les violences qui avaient suivi la réélection contestée du président Mwai Kibaki en décembre 2007, face à Raila Odinga.
Le réseau de MM. Ruto et Kosgey disposait de "cinq composantes", a expliqué le procureur : "politique, médiatique, financière, les sages et l’armée".
M. Ruto a pris la parole quelques minutes en début de soirée. "Ce qui s’est passé en 2007 a été un coup dur pour beaucoup de Kenyans et surtout pour moi : dans ma circonscription, beaucoup de personnes qui étaient mes propres partisans sont mortes", a-t-il dit. 

Kenya : les violences planifiées avant le scrutin de 2007, selon Moreno-Ocampo
"Ce qui s’est passé en 2007-2008, c’était quelque chose de néfaste, c’était mauvais", a-t-il lancé aux juges.
Sa défense avait auparavant dénoncé une "enquête entachée d’erreurs", soulignant que "M. Ruto estime n’avoir fait aucun mal".
La CPI avait confirmé mardi en appel la recevabilité de la procédure engagée contre eux, contestée par Nairobi, de même que celle engagée contre trois proches du président Mwai Kibaki.
L’audience de confirmation des charges à l’encontre de ces trois autres suspects, également libres, le vice-Premier ministre et ministre des Finances Uhuru Kenyatta, plus haut responsable kenyan visé par la CPI et lui aussi candidat potentiel à la présidentielle de 2012, Francis Muthaura, le bras droit du président Kibaki, et Mohammed Hussein Ali, chef de la police à l’époque des faits, se déroulera du 21 septembre au 11 octobre.
Les six Kenyans, dont les noms avaient été révélés le 15 décembre 2010 par le procureur de la CPI, font l’objet de citations à comparaître.
La CPI est le premier tribunal international permanent chargé de poursuivre des auteurs de génocides, crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis depuis 2002.

Diasporas-News — AFP

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