vendredi, avril 26, 2024
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Libye : parachutage d'armes aux rebelles, 100 millions de dollars d'aide

Libye : parachutage d'armes aux rebelles, 100 millions de dollars d'aide
L’organe politique de la rébellion, le Conseil national de transition (CNT), a parallèlement reçu les 100 premiers millions de dollars dans le cadre d’un fonds de soutien spécial alimenté par des avoirs bloqués du régime libyen, pour payer les salaires et acheter du carburant, a annoncé Londres mercredi.
De son côté et sur la défensive, le président américain Barack Obama a déclaré que la mission américaine en Libye restait "limitée" et que le débat au Congrès sur la constitutionnalité de sa décision d’entrer dans le conflit était motivé par des questions de "politique politicienne".
Mercredi, la France a admis pour la première fois avoir livré des armes aux rebelles dans la région du Djebel Nafoussa, au sud-est de Tripoli, un geste qui peut être interprété comme une volonté de hâter la fin du conflit mais qui a été contesté par son allié britannique.
Les divergences augmentent entre alliés, alors qu’en trois mois, l’opération militaire aérienne conduite par l’Otan n’a pas réussi à entraîner la chute de M. Kadhafi, soumis par ailleurs à des sanctions internationales et de plus en plus isolé après les défections au sein du régime et le lâchage de ses alliés. 

Libye : parachutage d'armes aux rebelles, 100 millions de dollars d'aide
L’état-major des armées françaises a confirmé une information du journal Le Figaro selon laquelle Paris a recouru à des parachutages pour donner un coup de pouce à la rébellion. Le quotidien a parlé de lance-roquettes, de fusils d’assaut, de mitrailleuses et de missiles antichars Milan.
Début juin, la situation humanitaire était précaire dans le Djebel Nafoussa, a expliqué l’état-major. "On a procédé à des largages d’aide humanitaire, de vivres, d’eau et de fournitures médicales. Pendant les opérations, la situation des civils au sol s’est dégradée. Nous avons également largué des armes et des moyens pour leur permettre de se défendre, essentiellement des munitions", a dit le porte-parole, le colonel Thierry Burkhard.
Il s’agissait, selon lui, d’"armes qui peuvent être maniées par des civils, de l’armement léger d’infanterie de type fusil". Il a évoqué "quelques largages ponctuels, sur plusieurs jours, pour éviter que les civils ne soient massacrés".
Selon une source officieuse proche du dossier, la France a fait passer quarante tonnes d’armes, en particulier "quelques chars légers", via des parachutages et par les frontières terrestres avec des pays voisins de la Libye.
L’allié britannique, qui avait lancé avec Paris et Washington l’opération militaire aérienne le 19 mars, a aussitôt fait savoir qu’il n’était pas favorable à des livraisons d’armes à la rébellion.
"Non, la Grande-Bretagne n’envisage pas de fournir des armes à l’opposition en Libye (…) Ce n’est pas quelque chose que nous devrions faire", a dit le secrétaire d’Etat à la Défense, Gerald Howarth.
A l’ONU en revanche, un diplomate a souligné qu’"une lecture à la lettre des résolutions de l’ONU sur la Libye n’interdit pas le parachutage d’armes sur la Libye pour assurer la protection des civils".
Le Conseil de sécurité a voté en février et mars deux résolutions imposant notamment un embargo sur la vente d’armes à la Libye et demandant de protéger les civils "par tous les moyens nécessaires".
Les insurgés, qui ne sont plus qu’à une cinquantaine de kilomètres de Tripoli, le bastion du régime, s’étaient emparés mardi d’un important dépôt de munitions dans une zone désertique à 25 km au sud de Zenten, au sud-ouest de la capitale.
Parallèlement à l’aide militaire, le CNT a reçu une première aide internationale de 100 millions de dollars, a indiqué le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague, alors que la rébellion s’était plainte à la mi-juin de n’avoir rien reçu du milliard d’euros environ promis.
Pour Mazen Ramadan, conseiller économique auprès du CNT, les 100 millions de dollars remis représentent "un petit montant par rapport à ce que nous devons, les cargaisons de carburant représentent plus que cela".
"Nous avons un problème sérieux, nous n’avons pas d’argent", a-t-il souligné à l’AFP à Benghazi, fief des rebelles dans l’Est. "Nous perdons sur le front financier et il semble que nos amis ne l’aient pas remarqué".
Mais les rebelles continuent de marquer des points au niveau diplomatique: un nouveau pays, la République tchèque, a reconnu le CNT en tant que représentant légitime du peuple libyen.
Pour sa part, le ministre libyen de la Santé Ahmed Hijazi a effectué une visite en Egypte pour demander une aide médicale afin de répondre à la pénurie à Tripoli.
Le conflit a fait depuis le 15 février des milliers de morts, selon le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo, et entraîné la fuite à l’étranger de près de 650.000 Libyens et le déplacement en dans le pays de 243.000 autres, selon l’ONU.

Diasporas-News — AFP

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