dimanche, décembre 22, 2024
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Lutte contre le sida : la crise ouvre de nouvelles pistes de financement

Lutte contre le sida : la crise ouvre de nouvelles pistes de financement

Trente ans après le début de l’épidémie, le financement des programmes de lutte contre le sida reste problématique, comme s’apprête à le rappeler la conférence internationale sur le sida qui débute dimanche à Washington.

Les principaux pays donateurs, à l’origine d’avancées majeures dans les traitements antirétroviraux et leur mise à disposition des malades dans les pays les plus pauvres, sont aujourd’hui à court de liquidités et peu enclins à augmenter leur participation financière.

Pour certains experts, la situation rappellerait même la terrible crise de financement d’il y a une douzaine d’années qui avait abouti au décès de millions de malades infectés par le VIH dans les pays en développement.

Mais la bonne nouvelle, c’est que les financements nationaux sont en hausse sensible, notamment dans les grands pays en développement et qu’ils sont utilisés de manière plus efficace.

« Après des années d’investissements internationaux, alors que nous possédons les bonnes technologies, les bons médicaments et la bonne approche pour juguler l’épidémie, le succès n’est pas garanti », note la revue médicale Lancet Infectious Diseases.

En 2011, 16,8 milliards de dollars ont été dépensés pour lutter contre le sida, soit 11% de plus qu’en 2010, selon des chiffres publiés mercredi par Onusida.

Cette croissance a permis à 1,4 million de malades pauvres supplémentaires de bénéficier des traitements antirétroviraux, portant le total à plus de 8 millions, soit 54% de ceux nécessitant un traitement.

Mais 7 milliards de dollars manquent toujours à l’appel, dont la moitié pour l’Afrique sub-saharienne, où vivent 69% des 34 millions de séropositifs. 

« Plus pour moins d’argent » 

Lutte contre le sida : la crise ouvre de nouvelles pistes de financement

Pour la première fois l’an dernier, l’assistance internationale – en provenance des pays occidentaux et d’agences mondiales – a représenté moins de la moitié des contributions à l’effort mondial.

Les économies émergentes ont augmenté leur part du fardeau, permettant aux pays développés de réorienter leur aide vers les pays les moins aisés.

Le Brésil, le Mexique et la Russie financent déjà pratiquement à 100% leurs traitements, tandis que l’Inde s’est engagée à atteindre le seuil de 90%. La Chine s’achemine également vers les 100%.

L’Afrique du Sud, qui compte le plus grand nombre de personnes infectées, a multiplié son financement par cinq ces dernières années. En 2011, le pays a dépensé 2 milliards de dollars, devenant le premier contributeur national parmi les pays à faibles et moyens revenus.

Même des pays nettement moins favorisés parviennent à lever des fonds, grâce à des expériences inédites comme l’instauration de taxes sur le téléphone portable au Rwanda et en Ouganda.

Mais il s’agit également de mieux utiliser les fonds, en faisant des économies grâce à la mise au point d’un médicament unique, à l’utilisation du personnel de santé pour distribuer les traitements et prévenir l’infection.

« On veut plus pour moins d’argent, une efficacité plus grande », résume Awao Ablo, directrice des relations extérieures de l’Alliance internationale du sida qui reconnaît toutefois que cela ne suffira pas.

En sauvant davantage de vies, la facture augmente puisque les traitements anti-sida doivent être pris quotidiennement par les malades jusqu’à la fin de leur vie.

Pour fournir des traitements aux 15 millions de personnes qui en auront besoin en 2015, le monde devra débourser 24 milliards de dollars cette année là, selon des estimations de l’ONU. En 2020, la facture devrait baisser à 21,5 milliards de dollars, car les traitements antirétroviraux ne soignent pas seulement les malades mais réduisent le risque de transmission du virus.

Le nombre de nouvelles infections était en baisse de 21% l’an dernier par rapport au
pic de l’épidémie en 1997. 

AFP

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