La compagnie pétrolière Shell conteste l’amende de cinq milliards de dollars infligée par le Nigeria pour une fuite de pétrole survenue en décembre sur une installation offshore alors que les enquêteurs ont déclaré jeudi à l’AFP que la négligence du groupe anglo-néerlandais ne pouvait rester impunie.
Quelque 40.000 barils de brut s’étaient déversés dans l’Océan atlantique en décembre en raison d’une fuite sur le champ Bonga, situé en eaux profondes, à 120 km des côtes du Nigeria provoquant, selon les autorités nigérianes, la plus importante fuite dans le pays depuis plus de dix ans.
Peter Idabor, responsable de l’agence gouvernementale chargée des risques de pollution pétrolière (NOSDRA), avait annoncé l’amende – la plus lourde jamais infligée à une compagnie pétrolière par le Nigeria – en début de semaine.
« Ce déversement n’a pas été causé par un sabotage. C’est le résultat d’une défaillance des équipements (de Shell) », a déclaré jeudi M. Idabor.
Le groupe pétrolier a précisé mardi à l’AFP qu’il contestait la légitimité de cette amende et, dans un communiqué publié mercredi, Shell a affirmé « refuser toute tentative d’imposer une telle sanction. »
Dans un communiqué de la filiale locale Shell Nigeria Exploration and Production Company (SNEPCO), Chike Onyejekwe, son directeur, n’a pas précisé si la compagnie envisage de contester cette amende devant la justice.
M. Idabor a cependant indiqué à l’AFP qu’une contestation devant les tribunaux était attendue.
L’usure de l’une des conduites de Shell serait, selon Peter Idabor, à l’origine de cette fuite qui a touché des milliers de personnes dans le delta du Niger « qui dépendent de l’océan pour survivre ».
« Nous avons constaté les effets sur la santé…Cela ne peut pas arriver, où que ce soit, sans une amende », a déclaré M. Idabor.
Le directeur de Shell a affirmé que « c’était le pétrole provenant d’une tierce partie qui a touché les habitants malgré les efforts de Shell pour lutter contre. »
Le champ de Bonga, en eaux profondes et dont les capacités sont de 200.000 barils/j, est situé à 120 kilomètres au large du Nigeria, le premier producteur de pétrole d’Afrique.
AFP