Izhar Mahjoub (Responsable de la commission Scientifique d’AMDHC)
« Notre rêve est de faire de la Tunisie, la Silicone Vallée de l’informatique médicale »
Le groupe de promoteurs de cette conférence a eu un rêve, celui de faire de la Tunisie, le centre de l’expertise en santé numérique en Afrique du nord avec l’appui du Moyen-Orient et de l’Europe en tournant le dos à la Méditerrané et en regardant l’Afrique. Notre rêve est de faire de la Tunisie, la Silicone Vallée de l’informatique médicale avec le développement d’entreprises tunisiennes africaines capables de concurrencer les plus grands. Nous avons aujourd’hui en Tunisie, les savoir-faire techniques, les informaticiens, les médecins. La santé numérique est un service à la population. Quelque chose qui peut mettre les populations en dehors des zones de couverture de soins et capacités de soins élevés et de suivi des maladies à distance, de les mettre à la portée des médecins. Il y a un concept que nous avons développé pendant cette conférence qu’on a appelé la « Zone bleue de bien-être ». Nous sommes convaincus que l’être humain entre sa naissance et son décès est une machine à générer des données. Aujourd’hui, l’industrie du logiciel informatique s’est concentrée uniquement sur une partie de ce continuum qu’on appelle la zone rouge de la maladie. Mais nous avons toute une zone de bien-être où nous sommes en bonne santé. Pendant que nous sommes dans cette phase, nous sommes souvent en transition vers une zone verte qu’on appelle la zone de transition et la zone rouge qui est la zone de maladie. La technologie nous permet aujourd’hui d’évaluer le passage d’une zone à l’autre. Grâce à ce savoir-faire technologique, nous sommes capables de prévenir le changement de zone et donc nous maintiendrons la population dans la zone bleue. Nous sommes persuadés qu’en Tunisie, nous disposons des moyens pour mettre en place cette vision du bien-être des populations.
Faten AISSI (Directrice Associée FLAT-LABS)
« Il faut coopérer à une échelle africaine pour avancer tous ensemble »
Notre société a des programmes d’accélération et des programmes d’accompagnement des start-up qui sont basés un peu partout dans la région Menan. Ce fut vraiment très intéressant de voir les différentes interventions lors de cette conférence. Ce qui était rassurant est que vu les conclusions, il faut coopérer à une échelle africaine pour avancer tous ensemble et apporter de la valeur que ce soit au marché tunisien ou au marché africain de façon générale. Il faut savoir que le marché africain est un marché jeune où il y a beaucoup d’utilisation du digital et que les solutions health-tech sont celles d’avenir et qui vont apporter beaucoup de réponses à des problématiques historiques sur le continent et qui vont créer beaucoup de valeurs de richesse puisque ça va créer une nouvelle tendance d’entrepreneurs. Il s’agit des entrepreneurs technologiques, innovants qui vont ensuite faire en sorte de recruter des ingénieurs, ce qui va inciter non seulement les gouvernants mais aussi les universitaires qui mettront à jour leurs curricula pour que ces jeunes puissent innover.
Docteur Riadh CHAKER (Médecin Spécialiste en Chirurgie Digestive – Entrepreneur en France)
« Les 22, 23 et 24 septembre 2022 à Hammamet, en Tunisie, nous avons évoqué lors de ce forum sur la santé numérique, les différentes perspectives sur le continent africain. Des technologies nous ont été proposées et en tant que médecins, nous avons aussi exposé des problématiques. Finalement, ensemble, nous avons essayé de trouver solutions et autres partenariats. Un retour sur investissement…J’ai été personnellement ravi d’échanger avec des personnes hors de mon métier. Des contacts ont été noués et des projets verront le jour. C’était le but de ce forum ».
Ali BENBRAHIM (TRITUX Group – Expert Systèmes d’information – Enseignant)
« Mes impressions sont bonnes car le forum était très agréable avec beaucoup de professionnels, des contacts très intéressantes beaucoup de projets en perspectives ».
Besma HOSNI BRAHAD (Directrice du centre imagerie par résonnance magnétique à l’Hôpital Farhat Hached de Sousse)
« La santé numérique est un défi pour l’humanité »
On a assisté à ce forum parce que la santé numérique est un défi pour l’humanité surtout que notre ministère a opté pour la numérisation dans le domaine de la santé. Depuis 1996, on assiste à une innovation des applications informatiques et maintenant on opte pour l’amélioration du domaine de la santé par le dossier médical informatisé et surtout la numérisation du domaine de la radiologie et l’imagerie médicale. Ce forum nous a permis de voir le grand défi de la numérisation pour la santé humaine pour l’humanité. C’est une innovation, un défi dans le domaine de la santé.
Ahmed SAMMOUDA (PDG société infetech du groupe Mzabi – GPG)
« Nous avons rencontré des experts dans le domaine du digital »
On a eu l’idée de participer activement en tant que sponsor officiel. On est très convaincu de ce projet et même, on a lancé la création d’une société parce que l’idée de départ est qu’on participe à des conférences et on fait des échanges d’informations. Dès le départ, on a eu l’idée avec l’équipe de créer la société. De cette société, on va lancer tout un groupe. Le fait d’assister à cette conférence nous a permis de voir des conférenciers de haute qualité qui ont travaillé sur le digital pendant des années et aujourd’hui, on a eu la chance de récolter le fruit de leurs travaux. Je crois que cette conférence avec faire naître un plan directeur qui va nous permettre de réussir le décollage de notre société Amdac.
Mohamed BEN HMIDA (PDG Ma Santé Plus – Doqtoor Plateforme de Télémédecine).
« Je dirige une plate-forme de télémédecine E Santé. Je suis membre de la société tunisienne de télémédecine et santé et je suis chargé du pôle médecine et santé au Patronat tunisien. Je ressors satisfait du Congrès sur la santé numérique de Tunis. C’était très intéressant car il a regroupé tous les professionnels de la santé intéressés par l’E-santé. C’est une solution pour les zones de déserts médicaux. Nous avons été actifs dans ce forum et on espère qu’il y aura des recommandations pour accélérer les textes réglementaires sur la question. En Tunisie, les textes sont apparus en 2018. En avril 2022, il y a eu les décrets d’application. À présent, nous attendons la publication des arrêtés de télémédecine pour voir les plates-formes de télémédecine servir les zones de déserts médicaux aussi bien en Tunisie qu’en Afrique. Comme vous le savez, la Tunisie est une destination de santé, on reçoit de nombreux patients internationaux et nous souhaitons mettre à leur profil tout ce qui est digital dans le domaine de la santé. Cela minimisera les déplacements inutiles et fera profiter tous les patients tunisiens et africains de ces nouvelles technologies pour leur confort et leur bien être « .
Mohamed Jmaiel
« Une occasion pour échanger et étudier les opportunités de collaboration »
Je dirige un laboratoire de recherche dans le domaine des applications liées à la santé numérique, dans le domaine du système d’information mais aussi dans le développement d’application d’intelligence artificielle. C’est dans le cadre d’un projet européen dans lequel nous avons élaboré un plan d’action pour la mise et l’implémentation de stratégie pour la santé numérique en Tunisie en collaboration avec des pays européens et aussi des pays africains notamment le Ghana, le Malawi et l’Ethiopie. J’ai aussi eu une intervention, une conférence dans le cadre de cet évènement notamment sur l’outil développé par l’Organisation mondiale de la Santé et l’Union internationale de télécommunication sur les stratégies des pays sur le développement de la santé numérique. Je suis aussi là pour renforcer la communauté tuniso-africaine que nous sommes en train de constituer dans le cadre de cet évènement. J’ai rencontré des personnes qui sont venues de l’Afrique, du Moyen Orient, de la Turquie, de l’Afrique du Nord et autres. C’était une occasion pour échanger et étudier les opportunités de collaboration avec les acteurs liés à la mise en place et l’implémentation de stratégie de e-santé dans les pays africains. Nous avons commencé à faire le premier pas pour constituer cette communauté mais aussi identifier les projets prioritaires avec lesquels on peut commencer notamment pour une mise en place efficace de santé numérique dont tout ce qui est interopérabilité, échanges de données et dossiers médicaux des patients. Nous avons besoin de l’appui et du soutien des autorités à travers cette manifestation.
Sabrine Aidi KNANI (PRISTINI International AI University – Enseignante universitaire spécialisée en Neuroscience)
« J’exerce mon métier à la frontière de la santé et de la technologie. Aujourd’hui je dirige la première université spécialisée en intelligence artificielle en Tunisie. En Afrique aussi. J’ai participé à ce forum pour présenter la place de l’IA dans l’éducation et dans la formation en général, comment est-ce qu’on peut grâce à l’intelligence artificielle former des experts spécialisés en technologie et capable de booster et d’élever les systèmes de santé en Tunisie et en Afrique. C’était un évènement très important qui a rassemblé une communauté dont les profils sont assez diversifiés. Il y a des médecins, des personnes qui font de l’apport de médicaments, l’industrie pharmaceutique, les spécialistes de la technologie, et le monde de l’éducation. Ce sont donc des acteurs qui doivent travailler ensemble pour pouvoir apporter toutes les briques nécessaires à cet écosystème pour le bien de nos systèmes de santé et de l’humanitaire en général. Je remercie les organisateurs de cet événement. C’est la première édition. J’espère que les prochaines éditions seront aussi belles et aussi bien organisées. Et j’espère que les prochaines éditions recevront beaucoup plus de monde pour pouvoir justement créer un impact sur le plan régional et sur le continent africain en général ».
Docteur Majed ZEMNI (Professeur à la faculté de médecine de Sousse & Chef de Service Médecine Légale Hôpital Farhat Hached de Sousse).
« J’enseigne la médecine légale, le droit médical et l’éthique. J’ai assisté à ce rendez-vous sur la santé numérique qui m’a paru intéressant. J’ai présenté le cadre légal en Tunisie au sujet de la santé numérique et j’ai développé surtout notre nouvelle loi du 8 avril 2022 qui a mis en place les conditions et les modalités de la santé numérique et de la télémédecine. C’est une loi ouvre des perspectives pour ce nouveau mode d’exercice, désormais reconnu comme un exercice médical avec une reconnaissance de la nomenclature officielle des actes médicaux. Avec cette nouvelle technologie, il y a bien sûr le service de la santé qui a des points à discuter avec des professionnels de la santé mais aussi les spécialistes du digital. Parmi ces points, il y a tout ce qui concerne l’information aux malades pour l’utilisation de la télémédecine, le sans-consentement après une information bien détaillée, le domaine important de la confidentialité et comment sauvegarder les données sensibles concernant la santé. En plus de la nouvelle loi sur la télémédecine en Tunisie, nous avons une loi depuis 2004 qui encadre la protection de données personnelles. Et nous avons une instance nationale qui veille à cela. J’ai aussi évoqué les problèmes de le e-santé transfrontaliers, comment gérer à distance, la responsabilité du médecin proche du malade que du médecin à distance en tant que consultant-expert. La télémédecine ouvre des perspectives intéressantes dans le domaine de la santé. Cela se présente comme une solution pour lutter contre la disparité et les inégalités en matière de soins dans des régions. Toutefois, il faudra penser à une équité dans l’usage de la télémédecine. Elle doit être à la portée de tous. Le Congrès qui s’est achevé à Tunis ouvre une vision stratégique de la santé numérique et place la Tunisie comme un pont de transition entre l’Afrique et l’Europe et entre les pays maghrébins et ceux du Moyen-Orient ».
Lama Al – KHATIB (Marketing Manager – ABDALI HOSPITAL)
« C’est une opportunité pour nous de partager nos expériences »
Je suis honorée pour ma participation à cette conférence de numérisation de la santé où on a découvert les nouvelles perspectives de numérisation. C’est une opportunité pour nous de partager nos expériences avec tous les pays présents à ce colloque de partage et de présentation de nos qualités de service au niveau de la Tunisie et des autres pays. La Tunisie a des opportunités qu’on peut utiliser pour bien fonder des relations de partenariat avec les autres pays de l’Afrique et du Moyen-Orient.
Sourour KANTAOUI (chef de service des achats Hôpital Farhat Hached de Sousse)
« Nous y participons dans le cadre de l’amélioration de notre système médical »
On est très intéressé par la numérisation, l’informatisation. C’est un secteur sur lequel on travaille beaucoup dans notre secteur. On est en plein chantier. On a commencé par les dossiers médicaux et on a nos achats qui sont tous numérisés. Nos médicaments sont aussi en voie d’informatisation. C’est dans le cadre de l’amélioration de notre système médical dans notre hôpital qu’on a pris part à cette conférence sur la santé numérique.
Karim ABDELWAHED (Président ATPS – AMDHC Project –Co Founder)
« La conférence a été bien organisée et c’est purement scientifique »
La conférence a commencé du 22 au 24 septembre et on a eu beaucoup d’experts partout dans le monde pour valoriser un bridge entre la Tunisie, l’Afrique et le Moyen-Orient dans l’industrie de la santé numérique. On a fait presque huit panels de présentation de thématiques spécialement dans l’intelligence artificielle, la transformation de données dans le secteur du tourisme médical. La conférence a été bien organisée et c’est purement scientifique. On a de bonnes nouvelles parce que nos collègues de l’Algérie annoncent officiellement de lancer la deuxième édition dans le mois de mars prochain en Algérie.
Propos recueillis par Thomas DE MESSE ZINSOU, paru dans le Diasporas-News n°139 Octobre 2022