samedi, décembre 21, 2024
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Un mois après la partition du Soudan, Khartoum attend un retour d'ascenseur

Un mois après la partition du Soudan, Khartoum attend un retour d'ascenseur
Un mois après avoir consenti à la sécession du Soudan du Sud, le gouvernement de Khartoum n’a pas touché les dividendes espérés mais le pays a jusqu’ici su résister aux fortes pressions internationales et aux défis intérieurs croissants. En contrepartie de sa coopération lors du référendum du mois de janvier qui avait mené à l’indépendance du Soudan du Sud le 9 juillet, Khartoum espérait voir son nom être rapidement retiré de la liste noire des pays considérés comme terroristes par les Etats-Unis ainsi qu’une levée des sanctions visant le pays et une aide pour réduire sa lourde dette.
Mais jusqu’ici rien n’a changé. Et depuis le 5 juin, une nouvelle crise a éclaté à l’intérieur de ses frontières, au Kordofan-Sud, où de violents combats opposent l’armée soudanaise à des rebelles Nuba, qui avaient combattu au côté des Sudistes lors de la guerre civile entre le Nord et le Sud (1983-2005).
"D’une manière générale, on considère au Soudan que les Américains ne tiennent pas leur promesses, et tentent simplement de gagner du temps, afin de maintenir la pression sur le gouvernement", estime Ibrahim Ghandour, un membre du Parti du congrès national (NCP) au pouvoir.
"On a le sentiment ici que l’idée d’un changement de régime (à Khartoum) reste dans la visée de la politique américaine", souligne-t-il.
En revanche, la Chine, plus important partenaire commercial de Khartoum, a envoyé au Soudan son ministre des Affaires étrangère Yang Yechi cette semaine pour une visite destinée à réaffirmer son soutien indéfectible au gouvernement.
Bien avant l’indépendance du Soudan du Sud, certains observateurs prédisaient un avenir sombre au président Omar el-Béchir, sous le coup de mandats d’arrêt pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre au Darfour.
Dimanche, il a une fois de plus démontré le peu de cas qu’il fait de ces mesures en se rendant au Tchad pour assister à la cérémonie d’investiture du président Idriss Deby Itno, au pouvoir depuis 1990 et réélu en avril.
Sur le plan interne, au delà de la perte de gisements pétroliers, désormais situés sur le territoire sud-soudanais, d’autres menaces pèsent sur le régime, selon des analystes qui énumèrent les divisions au sein du NCP, l’inflation galopante et deux conflits majeurs sur son territoire (Darfour et Kordofan-Sud).
"Les défis internes sont une priorité pour Béchir, bien plus que l’isolement international", souligne l’expert Fouad Hikmat de l’International crisis group.
"Pour l’instant, la stabilité est maintenue par la coercition, l’usage de la force, la brutalité, la poursuite de la guerre au Darfour et la tentative de défaire le Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM, ex-rebelles sudistes)", ajoute-t-il.
Pour tenter de compenser les pertes des ressources pétrolières situées au Soudan du Sud, qui comptaient auparavant à hauteur d’environ 36% dans ses revenus, des mesures d’austérité ont été instaurées.
Par ailleurs, fin juin, l’annonce de la signature par les parties en conflit au Kordofan-Sud d’un accord-cadre pour régler leurs différends dans cet Etat pétrolier a dévoilé au grand jour des dissensions au sein même du NCP.
L’accord entre le conseiller présidentiel Nafie Ali Nafie, et le chef de la branche nordiste (au Soudan, ndlr) du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM, ex-rebelles sudistes), Malik Agar, a été rejeté trois jours plus tard par les responsables du NCP estimant qu’il donnait au SPLM une légitimité indue en tant que parti politique et déniant au NCP le pouvoir de signer un tel accord.
Et le 1er juillet, le président Béchir a annoncé qu’il allait ordonner à l’armée de poursuivre ses opérations dans le Kordofan-Sud.

Diasporas-News   — AFP

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