jeudi, mars 28, 2024
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Dossier: Les Sommets CEDEAO, CEEAC et UEMOA annoncent d’importantes décisions à Lomé

Lomé, la capitale togolaise, a abrité du 30 au 31 juillet 2018, trois grandes rencontres internationales portant sur des sujets sécuritaires, économiques et politiques en Afrique centrale et occidentale. Occasion pour les chefs d’Etat, environ une vingtaine venue de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de la Communauté Economique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC), de faire de grandes annonces.  
Le bal diplomatique dans la capitale togolaise a commencé dimanche 29 juillet avec l’arrivée du président Centrafricain Faustin-Archange Touadera. Il sera suivi par le Burkinabé Roch Marc Christian Kaboré, le Congolais Denis Sassou Nguesso, le Sénégalais Macky Sall et le Bissau-guinéen José Mario Vaz.
Ces derniers seront rejoints plus tard par Muhammadu Buhari du Nigéria, Alassane Ouattara de Côte d’ivoire, Georges Weah du Libéria, Julius Maada Bio de la Sierra Léone, Alpha Condé de la Guinée, Mahamadou Issoufou du Niger et Manuel Pinto da Costa de Sao Tomé-et-principe.

D’autres chefs d’Etat ont rallié la capitale togolaise, dans la matinée du 30 juillet : il s’agit du Tchadien Idriss Deby Itno, de Nana Akufo-Addo du Ghana et d’Adama Barrow de la Gambie. Ce qui porte à 15, le nombre total des chefs d’Etat ayant fait le déplacement pour le sommet conjoint CEDEAO-CEEAC sur la paix, la sécurité, la radicalisation et l’extrémisme violent, en dehors de Faure Gnassingbé et d’Ali Bongo, respectivement président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO et président de la CEEAC. 

Pour ce dernier, l’initiative de cette rencontre « trouve son origine dans la décision prise par la Conférence des chefs d’Etat du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Afrique Centrale (COPAX) au cours du sommet extraordinaire tenu à Yaoundé le 16 février 2015 ». Cette rencontre était notamment consacrée à la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram.

« Mêmes problématiques sécuritaires »

Les présidents Buhari, Denis Sassou Nguesso, Idriss Déby et Alassanne Ouatarra

Annoncé en avril 2018 par le bureau régional des Nations-Unies, le sommet conjoint, premier du genre, s’est tenu dans un contexte marqué par une crise sécuritaire dans les deux régions d’Afrique, notamment la présence de ce groupe djihadiste au Nigéria, la plus grande économie du continent, au Cameroun et au Tchad. A cela s’ajoute la situation au Mali et dans le Sahel.
 
« La proximité géographique, socio-culturelle et économique entre l’Afrique centrale et l’Afrique de l’ouest crée des liens, des interdépendances et des influences aux niveaux des Etats et des populations de ces deux ensembles qui font que les deux régions partagent les mêmes problématiques sécuritaires », a déclaré Faure Gnassingbé dans son discours d’ouverture.
« Le partage de frontières terrestres et maritimes communes rend nos deux régions vulnérables aux nombreuses menaces sécuritaires et environnementales dans le Golfe de Guinée (…) », a-t-il poursuivi, avant d’appeler ses pairs à trouver « ensemble la meilleure approche pour nous attaquer à ces menaces et garantir la paix et la sécurité de nos populations ».
Ainsi, le sommet a accouché d’une déclaration de Lomé, laquelle contient les engagements des Etats « à la mise en place d’une alliance » devant servir à « renforcer les efforts, à développer des synergies et à relever ensemble les défis auxquels sont confrontées les deux organisations ».
Le communiqué final lu à la fin des travaux indique, en effet, que les chefs d’Etat ont souligné la nécessité d’une coopération plus renforcée et effective entre les deux communautés, « afin de mieux faire face, ensemble, aux défis sécuritaires ». Et d’appeler leurs Etats respectifs, l’Union africaine et « l’ensemble de la communauté internationale à apporter leur soutien à la mise en œuvre des décisions adoptées». 
 

Changement de dénomination

53ème Sommet de la CEDEAO

Après la clôture du somment conjoint, le 30 juillet tard dans la soirée, la 20ème session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UEMOA, qui regroupe le Togo, le Bénin, la Guinée-Bissau, le Burkina, le Mali, le Niger, le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Au terme de ces travaux, l’on note, entre autres, le changement de dénomination du Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers, qui devient l’Autorité des Marchés Financiers de l’Union monétaire ouest-africaine (AMF-UMOA), et le maintien à 0,8% du taux de Prélèvement Communautaire de Solidarité (PCS), à compter du 1er janvier 2019.
La conférence a également salué les « efforts déployés par les Etats dans le cadre de l’exécution de la politique commune de l’UEMOA en matière de paix et sécurité », et pour le « respect des critères de convergence » au titre de la surveillance multilatérale, avant de les exhorter à rendre effective la consolidation budgétaire en 2019.

Politique au sommet 

 

Passage de flambeau de Faure Gnassingbé à Muhammadu Buhari

Même si la Conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO s’est félicitée, entre autres, des bonnes perspectives en matière de croissance économique de la région (un taux de 3,2% en 2018 contre des réalisations de 2,3% en 2017 et 0,2% en 2016), elle aura été sans doute, la plus politique de ces différentes rencontres qui ont lieu dans la capitale togolaise.
En effet, attendue depuis quelques mois sur la crise au Togo, l’organisation a dévoilé sa feuille de route, appelant le gouvernement à procéder à la « révision intégrale » du fichier électoral, et à aller aux élections législatives le 20 décembres 2018.
En outre, la CEDEAO a appelé les acteurs politiques « à œuvrer en vue de l’adoption des réformes constitutionnelles en prenant en compte, entre autres, le mode de scrutin à deux tours pour l’élection du président de la République, la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels, la recomposition de la cour constitutionnelle et le renforcement du processus électoral », sans se prononcer sur la candidature de Faure Gnassingbé en 2020. Un comité de suivi est aussi annoncé pour assurer le suivi de la mise en œuvre des décisions.
Il faut également noter que la CEDEAO a de nouveau évoqué le cas de la Guinée-Bissau dont certaines personnalités avaient été sanctionnées. Elle a notamment salué les « progrès notables enregistrés dans la résolution de la crise politique », depuis les mesures adoptées lors de sa Session extraordinaire tenue le 14 avril 2018 à Lomé, et a décidé de lever qu’elle avait prises depuis le début de l’année.
A noter que l’organisation est dirigée désormais par le Nigérian Buhari, dont le pays abrite le prochain sommet ordinaire en décembre 2018.
Coura SENE ; Envoyée spéciale à Lomé pour Diasporas-News 
 
 
 
 

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