
« C’est une grande victoire », a assuré Arnu Ngutulu Lodi, porte-parole du SPLM-N, assurant que les rebelles avaient pris trois chars et des centaines d’armes et de véhicules, aidés par l’effet de surprise dans cette région riche en pétrole où la frontière n’a pas encore été clairement définie.
Depuis l’été 2011, de violents combats opposent l’armée et le SPLM-N au Kordofan-Sud et au Nil Bleu, deux Etats limitrophes du Soudan du Sud et où Khartoum cherche à asseoir son autorité depuis la partition en juillet. Selon l’ONU, ces combats affectent directement 360.000 personnes et la famine menace.
Le ministère soudanais des Affaires étrangères a évoqué une attaque menée par des rebelles dirigés par des officiers sud-soudanais, à 6 km à l’intérieur des terres du Nord, en violation d’un traité de non-agression signé il y a deux semaines.
« Cette attaque a été entièrement préparée et soutenue par le gouvernement du Soudan du Sud », avait auparavant assuré un porte-parole de l’armée soudanaise.
« Le Soudan se réserve le droit, conformément au droit international, de réagir à cette attaque », a ajouté le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué, ajoutant qu’il saisirait le Conseil de sécurité de l’ONU et l’Union africaine.
A Juba, le ministre sud-soudanais de l’Information, Barnaba Marial Benjamin, a rejeté les accusations. « Nous ne soutenons en aucune manière les groupes d’opposition au Soudan », a-t-il assuré.
En novembre, le JEM, le SPLM-N et plusieurs autres groupes rebelles soudanais avaient créé un nouveau « Front révolutionnaire soudanais », dans le but de mener « un soulèvement populaire et une rébellion armée » contre Khartoum.
Aucune partie n’était en mesure de fournir un bilan des combats. Les autorités soudanaises restreignant fortement l’accès à la région, il n’était pas possible d’obtenir de confirmer ces informations de source indépendante.
En décembre, Khartoum avait déjà accusé Juba d’une attaque dans la région de Jau, mais l’armée sudiste avait assuré que ses troupes n’avaient fait que défendre une zone située de leur côté de la frontière.
Parallèlement, Juba a plusieurs fois accusé l’armée nordiste d’avoir menée des raids aériens au sud de la frontière, ce que Khartoum a démenti.
AFP