vendredi, mars 29, 2024
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Nelson Mandela se repose après des examens à hôpital

Nelson Mandela se repose après des examens à hôpital
 L’ancien président sud-africain Nelson Mandela récupérait lundi chez lui à Johannesburg, après une brève hospitalisation, à l’issue de laquelle les autorités se sont voulues rassurantes sur la santé du vieil homme, chéri dans son pays comme à l’étranger. Agé de 93 ans, Nelson Mandela n’a guère passé plus de 24 heures à l’hôpital dont il est sorti dimanche après des examens, dont une coelioscopie, destinés à expliquer les maux de ventre récurrents dont il se plaignait.
Il a « repris le cours normal de sa vie quotidienne » et « récupère chez lui avec le soutien de sa famille », a indiqué lundi l’actuel président Jacob Zuma, prévenant qu’il n’y aurait plus de bulletin de santé jusqu’à nouvel ordre.
La veille, la présidence avait indiqué que le héros de la lutte anti-apartheid n’avait « rien de vraiment grave » et qu’il n’y avait « rien à craindre » pour sa santé qualifiée de « bonne ».
Bien que l’origine des douleurs de Mandela n’ait pas été précisée, l’heure était au soulagement en Afrique du Sud.
« Tata va bien » titrait lundi le quotidien noir The Sowetan en utilisant le terme de respect s’adressant au père, « Madiba se porte aussi bien que possible pour son âge », se félicitait en Une le Star, citant la ministre de la Santé Lindiwe Sisulu.
Cette nouvelle hospitalisation force cependant les Sud-Africains à réaliser que Mandela, premier président noir élu en 1994, n’est pas éternel, et à envisager la disparition de celui qui a fait sortir le pays du terrible régime de l’apartheid et de son idéologie raciste.
« C’est précisément parce que nous savons qu’il est fragile et que Mandela ne restera pas pour toujours avec nous, que nous retenons collectivement notre souffle chaque fois qu’il est hospitalisé et fait l’objet de rumeurs de maladie », commentait un éditorialiste du Times.
« Il demeure le père de notre nouvelle nation post-apartheid et sa présence –même s’il n’occupe plus l’espace public– est réconfortante. Imaginer l’Afrique du Sud sans lui plonge beaucoup d’entre nous dans un chagrin impensable », ajoutait le Times.
La perte de Mandela « ne changera pas considérablement la face de l’Afrique du Sud car il est retiré de la vie publique depuis pas mal d’années » et « a une influence politique très limitée », explique à l’AFP Frans Cronje, directeur-adjoint de l’Institut pour les relations entre les races (SAIRR).
Mais il reste une figure tutélaire, à la fois familière et protectrice et « peu importe quand ça arrivera, ce sera un choc et un immense deuil national en raison de l’influence qu’il a eu sur l’Afrique du Sud de ces soixante-dix dernières années et sur la vie de la plupart des Sud-Africains ».
« Dans certaines franges minoritaires de la population, des inquiétudes persistent sur ce qui se passera si Mandela meurt. L’Afrique du Sud reste un pays avec des divisions », analyse pour sa part Olmo von Meijenfeldt de l’institut pour la démocratie en Afrique (Idasa).
Mais, ajoute-t-il, Mandela « n’est plus impliqué dans notre vie démocratique depuis dix ans et cela n’empêche pas l’Afrique du Sud d’être très stable depuis dix ans ».
Selon M. von Meijenfeldt, Mandela incarne aussi la nostalgie des premières années d’après l’apartheid marquées par « une grande euphorie et une énergie positive sur ce que le pays était capable de réaliser en travaillant ensemble, peut-être aussi un peu de naïveté sur les défis à venir ».
« Les petits détails du quotidien politique d’aujourd’hui pour tenter de répondre aux défis sociaux auxquels le pays est confronté est une tout autre expérience pour les simples citoyens comme pour les gens au gouvernement », dit-il.

AFP

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