
Il avait aussi l’appui des chefs des groupes libéraux et Verts, mais n’a pas fait le plein de son potentiel de voix, et son score est en net retrait par rapport à celui de son prédécesseur, le consensuel Jerzy Buzek, qui avait obtenu 555 voix, avec il est vrai un seul challenger face à lui.
Martin Schulz a promis dans son discours d’intronisation de porter haut la voix de la démocratie et du Parlement.
« Les décisions qui nous concernent tous sont prises par les dirigeants à huis-clos. C’est pour moi un retour vers un état de la politique européenne qu’on pensait surmonté depuis longtemps. Cela nous rappelle le temps du Congrès de Vienne, où les intérêts nationaux primaient et cela en dehors du contrôle démocratique », a-t-il dit.
M. Schulz a indiqué vouloir participer aux sommets de la zone euro à l’avenir alors que jusqu’ici le président de l’Institution n’est convié qu’à ceux de l’Union européenne toute entière. « Je pars du principe qu’il y aura une décision positive » concernant cette participation, a-t-il dit.

« Il y a beaucoup de différence entre les socialistes et nous. Mais nous sommes persuadés que M. Schulz saura représenter les intérêts (…) d’une idée de la démocratie européenne qui s’oppose à la politique intergouvernementale », a commenté le coprésident des Verts Daniel Cohn-Bendit au cours d’une conférence de presse.
Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a aussi assuré M. Schulz de son soutien dans sa défense du rôle du Parlement.
Rompant avec ce consensus, le député britannique eurosceptique Nigel Farage a lui raillé l’élection, estimant que « seule une République bananière ou un pays du Tiers Monde voudrait (de M. Schulz) comme président ».
Lundi, le Français Jean-Luc Mélenchon avait fustigé la « mascarade de (son) élection », dénonçant « les renvois d’ascenceur entre les socialistes et la droite dans les institutions européennes ».
Martin Schulz, 56 ans, est un homme d’appareil entré à 18 ans au parti social-démocrate allemand (SPD) et élu au Parlement européen depuis 1994. Il a accédé en 2004 à la présidence du groupe socialiste, qu’il a dirigé d’une main de fer en parvenant à discipliner les différentes tendances.
Il est le quatrième Allemand à prendre la présidence du Parlement depuis l’instauration en 1979 de l’élection au suffrage universel des députés.
Les socialistes et démocrates ont choisi mardi l’Autrichien Hannes Swoboda pour lui succéder. Vice-président du groupe et grand favori, il avait pour concurrents la Française Catherine Trautmann et le Britannique Stephen Hughes.
AFP