vendredi, avril 26, 2024
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FANFARONNADES ET MEME PAS PEUR

FANFARONNADES ET MEME PAS PEUR
Un matin, je me suis réveillée et mes yeux se sont enfin ouverts. Les choses venaient de changer. Je n’avais plus peur de rien. Tout était différent. J’avais envie de refaire mes placards, j’avais envie de dire merci aux uns et aux autres qui m’avaient fait un mal par ci, un mal par là tout le long de l’an 2011. J’étais enfin devenue la femme dont j’avais toutes ces années, rêvée. Il a fallu 2012, à 3 ans de mon demi-siècle, un fils de 25 ans, un autre de 10 ans et finalement j’étais une femme libre dans tout le sens du terme.
 
La vie est ce qui nous arrive pendant que nous sommes en train de faire tous les autres projets. Devenir riche, se marier, rester avec l’homme de sa vie, vivre avec ceux que nous aimons et surtout passer les fêtes en famille. Je savais que Laurent était à la Haye et que beaucoup d’Africains s’en allaient réveillonner avec lui pour Noël. Enfin, lui était en prison et les autres dans une grande salle à coté chantant des chants de louanges pour l’encourager. Je me demandais s’il les entendait mais je me disais que ses avocats l’en informeraient et je pensais à l’autre. Celui qui lui voulait tant de mal. Celui qui voulait le faire tuer ou au moins le faire condamner à mort. Le rire m’échappa. Il venait de créer le plus grand mythe politique de l’histoire africaine. Quand les blancs ont condamné des années durant Nelson Mandela en prison, il est sorti pour devenir président du pays qu’ils convoitaient. En notre temps, nous sommes choqués car on pensait que l’esclavage était terminé et c’est plutôt blasphématoire de voir un président africain livrant un autre aux blancs, le faisant transférer dans un pays étranger, pour que lui demeure président d’un pays accaparé. On venait de nous faire du tort et le ridicule de tout cela c’est que c’est cette décision stupide qui libérera la jeunesse. Personne ne savait où se trouve Korhogo mais on sait que les Pays Bas c’est mieux dans tous les cas. La petite Samuela venait de recevoir sa poupée. Sa mère était morte d’un cancer du sein trois ans plutôt et son père, il y a seulement six jours mourrait d’un cancer de l’œsophage. Samuela voulait juste aller dehors pour jouer avec sa poupée Dora. Elle savait pourquoi les autres pleuraient mais elle refusait de comprendre refoulant le mal. L’oubliant, l’empêchant de l’anéantir, refusant de se faire écraser par le sournois, ce mal qui vient d’on ne sait où. C’est la fanfaronnade et on n’a même plus peur. Ni de la mort, ni du mal, ni de l’Homme.
 
Vive 2012 ! Cette année avait été annoncée comme la fin des temps. La pire de toutes est à mes yeux la meilleure à venir. Des films avaient été faits, intitulés 2012. La trouille avait été installée dans nos cœurs avant même que nous y arrivâmes. Et nous y sommes enfin l’année de tous les dangers, l’année de tous les changements. Cette copine venait de se marier, cette autre voulait quitter son mari et dans tout cela si j’avais appris une chose au fil de mon siècle de vie c’est que l’amour et la haine véhiculent la même passion. Pour quitter un homme, il faut l’avoir aimé, détesté, ensuite viendra ce dégout de lui qui nous enverra vers l’indifférence de la libéralisation qui nous permettra de partir quoi qu’il arrive. Riche, intéressant, brillant et il pourra danser en petit caleçon devant nous on s’en foutra car l’indifférence se sera installée au fil du mal qu’il nous aura fait, sa petite personne sera devenue insignifiante pour nous. J’étais dans mon lit et je savourais ce temps. Mon matelas était moelleux et me prenait et il me prenait l’envie de rire seule. Contente, satisfaite d’être là, seule, sans ronflement, sans bruit, rien que mon humble moi qui n’était invité nulle part. Je portais du 42 depuis peu mais cela m’énervait un peu et je me promis de faire du 38 en 2012. Je venais de me trouver de nouvelles passions. Je ne parlerai pas de chaussures ni de robes ni de rouges à lèvres mais plutôt de vodka et de jus d’ananas assaisonné de fruits rouges. Et puis ce café que je venais de trouver… ah les magasins de Paris ! Je pouvais trouver mes petits coins favoris pour les petits articles que moi seule peux porter. Cela me comblait. Je me demandais s’il fallait faire de 2012 une année d’amour ou pas et finalement je me dis bof pour le sexe sans engagement. J’avais encore besoin de ces 3 prochaines années sans attachement ce qui me fit penser au genre de préservatifs efficaces et doux à la fois et j’optai pour les riblés. Oui, c’est cela, je vous souhaite une belle année 2012, beaucoup d’orgasmes dans tous les domaines de votre vie et sans prises de tête !
 
Je me levai. Je mis mes baskets et décidai d’aller marcher du côté de la seine. Je voulais monter sur le pont du Mirabeau. Il faisait beau, il faisait frais. La vie est belle et sans promesse comme mon cœur qui ressemble à celui d’une gamine. Le génie reste incompréhensible, le succès ne se partage pas, mais surtout le sommet est solitaire. A un de ces quatre ! Je vous souhaite une bonne vie car il est grand temps que l’on se réalise et nul ne peut le faire sans changement. Vive la vie ! Vive la liberté ! Vive 2012 !
 
 
FABULEUZ DIVASAND
Life is what you make of it
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