vendredi, avril 19, 2024
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Egypte: ruée sur l'essence par peur de pénurie et de hausse des prix

Egypte: ruée sur l'essence par peur de pénurie et de hausse des prix
Les stations service étaient prises d’assaut mardi en Egypte sur fond de craintes de pénurie et de hausse des prix des carburants, en dépit des démentis répétés du gouvernement. Face à l’afflux d’automobilistes pour la troisième journée consécutive, de nombreuses stations du Caire et de province avaient leurs cuves à sec, et de longues files d’attente continuaient à se former devant celles fournissant encore du carburant.
Mohamed Hossein, un chauffeur de taxi de la capitale, affirmait avoir dû patienter une heure avant de trouver de l’essence. « J’ai fait le tour de dix stations avant d’en trouver une pour remplir mon réservoir », déclarait-il.
Les pouvoirs publics ont à nouveau attribué cette situation à des rumeurs, qui pourraient servir les intérêts de spéculateurs revendant du carburant au marché noir.
« Nous assistons à une crise artificielle, due à des rumeurs propagées par certains qui ont intérêt à faire des profits », a déclaré la ministre chargée de la Coopération internationale, Fayza Aboul Naga.
Certains journaux ont quant à eux lié la crise à des trafiquants qui achèteraient à bas prix du pétrole subventionné, pour le revendre ensuite plus cher à l’étranger.
Les automobilistes ont commencé dimanche à se précipiter pour faire le plein alors que des rumeurs faisaient état d’une augmentation prochaine des prix. D’énormes embouteillages se sont formés autour des stations au Caire, mégalopole de 20 millions d’habitants au trafic déjà dantesque en temps normal.

Egypte: ruée sur l'essence par peur de pénurie et de hausse des prix
Le sous-secrétaire au ministère du Pétrole, Mahmoud Nazim, a affirmé lundi que ces rumeurs étaient « infondées », ajoutant que l’Egypte ne faisait face à aucune pénurie.
« La majorité des besoins de l’Egypte en essence sont satisfaits par des raffineries locales. Les importations ne représentent pas plus de 10% et toutes les unités de production d’essence (égyptiennes) travaillent à leur pleine capacité », avait-il précisé.
Les responsables gouvernementaux ont nié que l’octroi d’un prêt de 3,2 milliards de dollars, actuellement négocié avec le Fonds monétaire international (FMI), soit conditionné à une baisse des subventions à de nombreux produits considérés comme de première nécessité, dont les carburants.
Ces subventions permettent de vendre les carburants à la moitié de leur valeur, permettant ainsi à de nombreux Egyptiens à revenus modestes de rouler, et de limiter l’impact du prix de l’essence sur le budget des ménages et des professionnels.
Mais cette situation contribue au déficit budgétaire égyptien, qui ne cesse de se creuser depuis la chute du président Hosni Moubarak début 2011.
Selon des experts, le déficit budgétaire prévu pour l’année allant de juin 2011 à juin 2012 pourrait être supérieur aux 24 milliards de dollars prévus par le gouvernement.
« Le déficit pour l’année budgétaire pourrait atteindre 180 millions de livres égyptiennes (30 milliards de dollars) », affirme l’économiste Zeinab Abdel Rahmane.
Ces tensions autour de l’essence surviennent dans un climat de grave inquiétude pour l’économie égyptienne en général, durement frappée par la crise du lucratif secteur touristique, qui a enregistré l’an dernier une chute de 30% de ses recettes.
Les réserves de devises du pays ont quant à elles fondu de moitié en un an, passant de 36 à 18 milliards de dollars, faisant craindre pour la capacité du pays à assurer ses importations.
Petite embellie toutefois, les recettes du canal de Suez ont rapporté à l’Egypte l’an dernier quelque 5,2 milliards de dollars, soit un demi milliard de plus que l’année précédente.

AFP

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