Près de cinq mois après la prise du pouvoir à Bangui par les rebelles du Séléka, la Centrafrique s’enfonce dans la peur et la crise humanitaire, amenant le Conseil de sécurité de l’ONU à examiner mercredi d’éventuelles sanctions contre des membres de l’ex-rébellion.
Un rapport qui doit être discuté par le Conseil de sécurité dénonce « un nombre croissant d’exactions et d’incidents attribués à des éléments incontrôlés du Séléka »: pillages, cambriolages, agressions sexuelles, « meurtres ciblés » et enrôlement d’enfants soldats.
La situation est particulièrement chaotique en province « où des éléments du Séléka continuent de rançonner la population » et de « semer le chaos sans que leur hiérarchie n’intervienne ».
Le rapport fustige également « l’impunité dont bénéficient largement les responsables de violences », ce qui a conduit le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, à demander au Conseil d' »envisager les options appropriées, y compris l’adoption de sanctions ou la mise en place d’un comité d’experts, afin de garantir » qu’il n’y ait plus d’impunité.
Un rapport qui doit être discuté par le Conseil de sécurité dénonce « un nombre croissant d’exactions et d’incidents attribués à des éléments incontrôlés du Séléka »: pillages, cambriolages, agressions sexuelles, « meurtres ciblés » et enrôlement d’enfants soldats.
La situation est particulièrement chaotique en province « où des éléments du Séléka continuent de rançonner la population » et de « semer le chaos sans que leur hiérarchie n’intervienne ».
Le rapport fustige également « l’impunité dont bénéficient largement les responsables de violences », ce qui a conduit le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, à demander au Conseil d' »envisager les options appropriées, y compris l’adoption de sanctions ou la mise en place d’un comité d’experts, afin de garantir » qu’il n’y ait plus d’impunité.
D’autant que l’insécurité généralisée se double d’une crise humanitaire et sanitaire. Les violences ont déplacé 206.000 personnes dans le pays même et fait fuir 60.000 dans les pays voisins, sur une population totale de 4,6 millions d’habitants.
Depuis le renversement du président François Bozizé fin mars, institutions et ONG dénoncent une « crise oubliée » et ne cessent de pointer le risque d’une catastrophe humanitaire.
« Des familles entières commencent à manquer de nourriture et nombre d’entre elles sont encore cachées dans la brousse, par peur de rentrer chez elles », affirme dans un communiqué la directrice de Save the Children en Centrafrique, Maria Wangechi.
« Plus de la moitié de la population n’a pas accès aux services de santé (…) ceci est dû au pillage, au déplacement du personnel de santé, le non-paiement de salaires, la rupture de chaîne d’alimentation en médicaments », a pour sa part commenté mardi le porte-parole de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) Tarik Jasarevic.
Ministre attaqué
Le nouveau pouvoir promet pourtant régulièrement de rétablir l’ordre et de cantonner les hommes en armes.
Mardi encore, le président de transition, Michel Djotodia – qui doit prêter serment dimanche – s’est engagé à lutter contre la prolifération des armes à l’occasion du 53e anniversaire de l’indépendance. Un stock d’armes a même été incinéré sur une place de Bangui pour marquer cette volonté.
Mais à Bangui comme en province, les témoignages d’habitants traumatisés continuent d’affluer.
Marcel Yangué, un gardien de 70 ans, « a été tué de deux balles dans la tête par des hommes du Séléka dans la nuit du 5 au 6 » à Bangui, raconte à l’AFP sa patronne, une fonctionnaire, sous couvert d’anonymat de peur de représailles.
« Ils parlaient tous arabes et portaient des uniformes. Dès que mon cadet les a aperçus, il est venu toquer à la porte pour m’alerter. Puis j’ai entendu le gardien crier +au secours, au secours!+, suivi de deux coups de feu », ajoute-t-elle.
Samuel, un étudiant qui a vu mourir son frère aîné sous ses yeux lorsque des hommes armés ont débarqué chez eux une nuit, parle de violence gratuite.
« L’un d’eux a ouvert le feu sans hésiter sur mon frère aîné », affirme le jeune habitant de Bangui. Ils « n’ont rien emporté ».
Et les rebelles pillent sans distinction, comme en témoigne l’ahurissante scène vécue par le ministre de l’Elevage Joseph Bendounga, issu de l’opposition à l’ancien président Bozizé.
« J’étais en train de lire mon parapheur jeudi dernier quand des éléments de Séléka ont fait irruption dans ma résidence. Je leur ai demandé ce qu’ils venaient faire, mais ils ne parlaient que l’arabe. J’ai appelé le ministre de la Justice qui m’a passé celui des Transports qui sait parler l’arabe et c’est lui qui leur a dit qu’ils se trouvaient à la résidence d’un ministre », a-t-il affirmé à l’AFP.
Dans la région de Bossangoa (nord), d’après les témoignages recueillis au téléphone, au moins sept personnes ont été froidement abattues la semaine dernière et à chaque fois, leurs corps emportés à bord de véhicules rebelles pour les faire disparaître.
afp
Depuis le renversement du président François Bozizé fin mars, institutions et ONG dénoncent une « crise oubliée » et ne cessent de pointer le risque d’une catastrophe humanitaire.
« Des familles entières commencent à manquer de nourriture et nombre d’entre elles sont encore cachées dans la brousse, par peur de rentrer chez elles », affirme dans un communiqué la directrice de Save the Children en Centrafrique, Maria Wangechi.
« Plus de la moitié de la population n’a pas accès aux services de santé (…) ceci est dû au pillage, au déplacement du personnel de santé, le non-paiement de salaires, la rupture de chaîne d’alimentation en médicaments », a pour sa part commenté mardi le porte-parole de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) Tarik Jasarevic.
Ministre attaqué
Le nouveau pouvoir promet pourtant régulièrement de rétablir l’ordre et de cantonner les hommes en armes.
Mardi encore, le président de transition, Michel Djotodia – qui doit prêter serment dimanche – s’est engagé à lutter contre la prolifération des armes à l’occasion du 53e anniversaire de l’indépendance. Un stock d’armes a même été incinéré sur une place de Bangui pour marquer cette volonté.
Mais à Bangui comme en province, les témoignages d’habitants traumatisés continuent d’affluer.
Marcel Yangué, un gardien de 70 ans, « a été tué de deux balles dans la tête par des hommes du Séléka dans la nuit du 5 au 6 » à Bangui, raconte à l’AFP sa patronne, une fonctionnaire, sous couvert d’anonymat de peur de représailles.
« Ils parlaient tous arabes et portaient des uniformes. Dès que mon cadet les a aperçus, il est venu toquer à la porte pour m’alerter. Puis j’ai entendu le gardien crier +au secours, au secours!+, suivi de deux coups de feu », ajoute-t-elle.
Samuel, un étudiant qui a vu mourir son frère aîné sous ses yeux lorsque des hommes armés ont débarqué chez eux une nuit, parle de violence gratuite.
« L’un d’eux a ouvert le feu sans hésiter sur mon frère aîné », affirme le jeune habitant de Bangui. Ils « n’ont rien emporté ».
Et les rebelles pillent sans distinction, comme en témoigne l’ahurissante scène vécue par le ministre de l’Elevage Joseph Bendounga, issu de l’opposition à l’ancien président Bozizé.
« J’étais en train de lire mon parapheur jeudi dernier quand des éléments de Séléka ont fait irruption dans ma résidence. Je leur ai demandé ce qu’ils venaient faire, mais ils ne parlaient que l’arabe. J’ai appelé le ministre de la Justice qui m’a passé celui des Transports qui sait parler l’arabe et c’est lui qui leur a dit qu’ils se trouvaient à la résidence d’un ministre », a-t-il affirmé à l’AFP.
Dans la région de Bossangoa (nord), d’après les témoignages recueillis au téléphone, au moins sept personnes ont été froidement abattues la semaine dernière et à chaque fois, leurs corps emportés à bord de véhicules rebelles pour les faire disparaître.
afp