vendredi, mars 29, 2024
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Le riz, nouvel espoir de prospérité pour les fermes soudanaises

Le riz, nouvel espoir de prospérité pour les fermes soudanaises
Les jeunes pousses de riz n’ont pour l’instant l’air que de minuscules brins d’herbe perdus dans une région en déliquescence au sud de Khartoum, mais ils symbolisent l’espoir de faire renaître l’un des plus vastes systèmes d’irrigation du monde.  
Etabli dans les années 1920 pendant la colonisation britannique et égyptienne pour permettre la culture de centaines de milliers d’hectares de coton, le schéma d’irrigation de la Gezira, entre le Nil bleu et le Nil blanc, a longtemps été loué comme un modèle de développement africain.
Mais des années de laisser-aller et de privatisations au coup par coup ont conduit à une forte dégradation des infrastructures, des canaux et des digues, et à une baisse de la production qui a affecté toute l’économie du pays dans sa chute, selon des experts.
Dans ce contexte, l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica) a lancé un programme d’aide destiné aux fermiers, mettant en avant le rendement important et les perspectives de revenus offerts par le riz.

Le riz, nouvel espoir de prospérité pour les fermes soudanaises
Contrairement à d’autres pays d’Afrique, le Soudan cultive très peu cette céréale. Les cultures nourricières restent principalement le sorgho, l?arachide, le millet et le blé. Et les champs de coton sont loin d’avoir disparu.
« Il faut que de nombreux autres paysans cultivent le riz, parce que cela donne un bon rendement », assure Bakri Elamin Awad Al-Karim, dont les champs font partie de l’une des « fermes de démonstration » établies par la Jica.
Pour Abdullah Mohammed Osmane, ministre de l’Agriculture au sein de l’Etat de la Gezira, le riz est même la plante magique qui sauvera le Soudan.
En dépit d’une agriculture longtemps florissante, le pays ne parvient plus à nourrir ses 31 millions d’habitants, dont plus de 12 millions devraient avoir besoin d’une aide alimentaire cette année selon l’ONU.

Le riz, nouvel espoir de prospérité pour les fermes soudanaises
Selon M. Osmane, un champ de riz produit 3,25 tonnes de céréales par hectare, soit 50% de plus que le sorgho et le double du blé. En 2012, le revenu moyen de chaque cultivateur de riz s’est élevé à 9.000 livres soudanaises (1.500 euros) par hectare, contre 3.500 (pour les autres plantations (600 euros).
Une exception
Mais la culture du riz reste une exception. Lancé en 2010, le programme de la Jica s’est étendu à 190 hectares l’année dernière. Une goutte d’eau dans les quelque 800.000 hectares de la Gezira.

Le riz, nouvel espoir de prospérité pour les fermes soudanaises
« Evidemment, nous ne pouvons pas résoudre tout d’un seul coup », explique Osamu Nakagaki, un responsable de la Jica, qui a fourni les graines, le matériel pour la plantation et la récolte, et invité 70 ingénieurs agricoles soudanais à se former à l’étranger.
Il a fallu aussi rénover le système d’irrigation. Quand il s’approche de la ferme de M. Karim, le canal principal de la Gezira, alimenté par les eaux du Nil bleu, a déjà parcouru 99 kilomètres. Un canal secondaire passant sous une route de terre au moyen d’une canalisation apporte une eau brune et scintillante aux jeunes pousses de riz. 
Mais ce modèle d’efficacité n’est pas une généralité. La majorité du système d’irrigation est « en état de délabrement total » et la plupart des terres ne produisent rien, explique sous couvert d’anonymat un expert agricole à l’AFP.
« La production de coton, de blé et de sorgho a chuté à des niveaux très bas, et beaucoup de paysans ont quitté la Gezira en quête d’opportunités ailleurs », rappelait l’année dernière un rapport de l’Unicef, soulignant en premier lieu le manque d’entretien des canaux d’irrigation. 
Dans un éditorial en juin, Mahjoub Mohamed, figure du journalisme au Soudan, avait aussi pointé du doigt les séries de privatisations ayant conduit à l' »effondrement complet » des autres infrastructures de la région essentielles à la commercialisation de la production, comme les moulins et le train.
Mais M. Osmane s’est défendu en expliquant que ces privatisations résultaient d’une volonté des autorités d’abandonner peu à peu leur « approche paternaliste » et de laisser les paysans libres de choisir ce qu’ils souhaitaient cultiver.
afp

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