
M. Berlusconi, 76 ans, qui avait été condamné en première instance et en appel à quatre ans de prison dont trois couverts par une amnistie, ne devrait toutefois pas aller en prison en raison de son âge.
Il s’agit de la première condamnation définitive à l’encontre de Silvio Berlusconi, qui depuis son entrée en politique en 1994 a eu de nombreux démêlés judiciaires mais a toujours soit bénéficié de la prescription soit été acquitté.
Le Cavaliere a aussitôt dénoncé dans un message vidéo une « condamnation dénuée de tout fondement », évoquant « un véritable acharnement judiciaire sans égal ».

Le chef du gouvernement italien Enrico Letta a d’ailleurs aussitôt appelé à la « sérénité » et au « respect de la magistrature et de ses décisions », mettant en avant « l’intérêt de l’Italie ».
Les avocats du Cavaliere ne l’entendent pas de cette oreille et ont d’ores et déjà annoncé vouloir entreprendre « toute initiative utile, y compris au niveau européen (devant la Cour européenne des Droits de l’Homme, ndlr), pour obtenir que cette sentence injuste soit radicalement modifiée ». M. Berlusconi a pour sa part assuré qu’il n’entendait pas se retirer: « Nous devons continuer à combattre, à faire de la politique, pour réaliser toutes les réformes nécessaires ».

Plus prudent mais méfiant, le chef du PD, Guglielmo Epifani, a assuré que son parti « suivra avec attention le comportement du PDL », appelant la droite à « un comportement responsable (…) nécessaire dans une phase de crise grave comme celle que traverse le pays ».
Jeudi, le Cavaliere, trois fois président du Conseil, a été condamné pour avoir artificiellement « gonflé » le prix des droits de diffusion de films, achetés via des sociétés écrans lui appartenant, au moment de leur revente à son empire audiovisuel Mediaset.
Sa condamnation à l’interdiction d’exercer une fonction publique pendant cinq ans a en revanche été renvoyée par les juges suprêmes devant une nouvelle cour d’appel.

M. Berlusconi, qui semble avoir vieilli en quelques mois, a « vécu cette attente avec angoisse et préoccupation », avait confié avant le verdict Daniela Santanche, une de ses proches.
En juin, il avait été en outre condamné à sept ans de prison et à l’interdiction à vie d’exercer un mandat public pour abus de pouvoir et prostitution de mineure dans l’affaire Rubygate, mais il a interjeté appel de ce jugement.
Jeudi soir, devant le palais Grazioli, résidence privée du Cavaliere à Rome, un petit groupe de partisans inconditionnels se faisant appeler « l’armée » de Berlusconi manifestaient leur attachement à leur chef.
afp