
Au terme de près de trois ans de blocage du processus de paix et après plus de six décennies d’un conflit historique, les deux camps doivent se revoir d’ici « deux semaines en Israël ou dans les Territoires palestiniens pour commencer le processus des négociations formelles », a déclaré à la presse au département d?État le secrétaire d?État John Kerry, l’artisan de cette reprise des contacts.
L' »objectif », a insisté le patron de la diplomatie américaine, est de trouver « un accord final au cours des neuf prochains mois ».
M. Kerry s’exprimait aux côtés de la ministre israélienne de la Justice Tzipi Livni et du négociateur en chef palestinien Saëb Erakat qui se parlent directement depuis lundi soir à Washington, dans un climat que toutes les parties se plaisent à qualifier de « positif et constructif ».

dur « Je crois fermement que les dirigeants, les négociateurs et les citoyens qui s’investissent peuvent faire la paix pour une raison très simple: ils y sont obligés. Une solution viable à deux États (israélien et palestinien) est la seule voie pour résoudre ce conflit. Il ne reste pas beaucoup de temps pour y arriver et il n’y pas d’alternative », a martelé le ministre américain qui s’est rendu six fois en quatre mois au Proche-Orient.
M. Erakat a salué ces efforts, affirmant que « personne d’autre que les Palestiniens ne bénéficierait davantage d’un succès » des négociations de paix avec Israël.
« Travailler dur »
Il s’est dit « ravi que toutes les questions soient sur la table », répétant qu' »il était temps pour les Palestiniens d’avoir leur propre État souverain ».
« Pas peur de rêver »

De son côté, le Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne et ONU) a appelé Israéliens et Palestiniens « à faire tout leur possible pour promouvoir les conditions pouvant conduire au succès du processus de négociation, et à éviter de prendre des actions susceptibles de saper la confiance ».
Dans la matinée, le président Barack Obama avait jeté son poids dans la balance en recevant les deux camps à la Maison Blanche. Il avait salué dès lundi matin un moment « prometteur » pour le Proche-Orient, tout en avertissant les protagonistes qu’ils devront faire des « choix difficiles » et « travailler dur ».

Plus tôt mardi, Mme Livni s’était montrée plus prudente sur l’issue de ce fragile processus de paix.
Interrogée par la radio publique israélienne, elle n’avait pas caché une nouvelle fois les profondes divergences au sein de son gouvernement. « Il y a des ministres qui ne veulent pas arriver à un accord ni entendre parler de l’idée de deux États, d’autres ministres qui sont indifférents mais espèrent qu’il n’en sortira rien, et d’autres membres du gouvernement qui veulent parvenir à la fin du conflit », avait expliqué la ministre.
Elle faisait allusion aux ministres de l’aile dure du Likoud, le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu, et du Foyer juif, un parti nationaliste, qui sont hostiles à la création d’un Etat palestinien. Mme Livni visait aussi le parti de centre droit Yesh Atid de Yaïr Lapid, le ministre des Finances, qui jusqu’à présent ne considère pas le processus de paix comme une priorité.
afp