vendredi, mars 29, 2024
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Espagne: le chauffeur du train au téléphone avec un collègue lors de l'accident

Espagne: le chauffeur du train au téléphone avec un collègue lors de l'accident
Le conducteur du train qui a déraillé à Saint-Jacques de Compostelle, faisant 79 morts, parlait par téléphone avec un collègue et semblait consulter un plan au moment de l’accident, survenu alors que le convoi roulait à 153 km/h, ont révélé mardi les boîtes noires.
Les premières informations extraites de ces enregistrements confirment l’hypothèse d’une vitesse excessive avancée dès l’accident, la plus grave catastrophe ferroviaire en Espagne depuis 1944, pour lequel le conducteur a été mis en examen pour « 79 faits d’homicide par imprudence ».
Elles donnent des indications précises sur le scénario de l’accident: un train lancé à 192 km/h, un coup de frein, puis le déraillement à 153 km/h alors que le chauffeur parle par téléphone avec un collègue et semble consulter un plan.
Francisco José Garzon Amo, un cheminot expérimenté de 52 ans, avait, selon la presse, reconnu lors de son audition dimanche par le juge Luis Alaez avoir eu un moment de « distraction » et ne pas avoir réussi à freiner, sans pouvoir expliquer pourquoi.

Espagne: le chauffeur du train au téléphone avec un collègue lors de l'accident
Mardi, les renseignements fournis par les boîtes noires répondent en partie aux questions que se posaient les enquêteurs, confirmant notamment que le train, à l’approche du lieu de l’accident, roulait deux fois plus vite qu’autorisé.
« Dans les kilomètres ayant précédé le lieu de l’accident, le train roulait à 192 kilomètres heure », a indiqué le Tribunal supérieur de justice de Galice.
« Quelques secondes avant l’accident, un frein a été activé. On estime qu’au moment du déraillement, le train roulait à 153 km/h », a ajouté le tribunal.
L’accident s’est produit dans le virage très serré de A Grandeira, à quatre kilomètres de Saint-Jacques de Compostelle, sur une voie à grande vitesse parcourue aussi bien par des trains conventionnels que par des trains à grande vitesse.
A cet endroit, le train quitte un tronçon limité à 220 kilomètres/heure pour en aborder un autre, situé en zone urbaine, limité à 80 km/h. Cette partie de voie n’est pas équipée de système automatique de freinage.
A 20h42 le 24 juillet, le train de deux locomotives et huit wagons, venant de Madrid, s’est engagé dans le virage, avant de quitter les rails, heurtant un mur en béton, et de se coucher sur le côté.
Le conducteur, à ce moment précis, parlait par téléphone « avec un employé de la Renfe », la compagnie de chemin de fer espagnole, « qui semblait être un contrôleur », et il semblait alors consulter un plan, a expliqué le tribunal.
« Quelques minutes avant que le train ne quitte la voie, il a reçu un appel sur son téléphone professionnel pour lui indiquer le chemin que devait suivre le train en arrivant à El Ferrol », sa destination finale après Saint-Jacques de Compostelle.
« Du contenu de la conversation et à cause du bruit de fond, il semble que le conducteur consultait un plan ou un document similaire en papier », a ajouté le tribunal.
Blessé, le conducteur a été laissé libre sous contrôle judiciaire. La photo de cet homme, l’air hébété, le visage en sang, extrait par les secouristes de l’épave de la locomotive, a fait le tour du monde, tandis que Francisco José Garzon, selon des témoins, affirmait qu’il aurait « préféré mourir ».
Les enquêteurs devront notamment comprendre pourquoi le conducteur, affecté à cette ligne depuis juin 2012 et qui connaissait bien la voie pour l’avoir déjà parcourue 60 fois, parlait alors au téléphone.
L’accident a aussi soulevé des interrogations sur la sécurité sur cette partie de la voie. 
« Cette voie est conçue pour circuler à 200 km/h et il revient donc au conducteur de choisir de réduire la vitesse à ce moment-là, sur une voie où il n’y a pas de signal indiquant qu’il doit commencer à décélérer », a expliqué, selon El Pais, le chauffeur aux secouristes.
« Je l’avais déjà signalé. Il n’est pas possible de circuler sur cette voie à cette vitesse sans un protocole » de sécurité, aurait-il dit aussi, selon El Pais, à un riverain, Juan Santiso Rielo, accouru pour l’aider.
Sur 178 personnes blessées, 66 étaient encore hospitalisées mardi, dont 15 dans un état grave.
afp

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