vendredi, mars 29, 2024
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Centrafrique: les pillages se poursuivent à Bangui

Centrafrique: les pillages se poursuivent à Bangui

 Les pillages se poursuivaient mardi à Bangui où le nouvel homme fort de la Centrafrique, le chef rebelle Michel Djotodia devrait reconduire Nicolas Tiangaye au poste de Premier ministre après avoir annoncé qu’il prenait le pouvoir pour trois ans.

Dans la confusion, le bilan des violences restait difficile à établir deux jours après le coup de force ayant permis à la rébellion Séléka de renverser dimanche le président François Bozizé, au pouvoir depuis dix ans.
Selon des militaires de la force d’interposition régionale, des dizaines de corps jonchaient encore lundi les rues de la capitale.
« Nous ne pouvons pas donner de chiffres pour le moment mais il y a un nombre important de blessés et de morts », a déclaré à l’AFP Georgios Georgantas, haut-représentant du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en Centrafrique. « Les volontaires de la Croix rouge sont déployés dans la ville pour aider les blessés et ramasser les corps ».
Des patrouilles mixtes composées de la Force multinationale d’Afrique centrale (Fomac) et du Séléka sont chargées de sécuriser la capitale où un couvre-feu a été instauré de 19H00 à 6H00.
 

Centrafrique: les pillages se poursuivent à Bangui
« La ville est tellement grande, il y a des pillages partout, c’est très dur de tout contrôler », a confié à l’AFP un soldat de la Fomac sous couvert d’anonymat.
Le président déchu François Bozizé, arrivé dimanche au Cameroun, a passé la nuit de lundi à mardi dans un hôtel de luxe de Yaoundé, mais pourrait repartir vers un autre pays, a-t-on appris mardi de sources concordantes.
Selon une source proche des services de sécurité, « M. Bozizé est arrivé discrètement dans la nuit. Une escorte légère a été mise à sa disposition ».
Ancien fonctionnaire ayant basculé dans la rébellion en 2005, Michel Djotodia a annoncé lundi à la presse qu’il allait diriger le pays pendant ce qu’il a appelé « une période de transition consensuelle de trois
ans ».
« J’estime nécessaire de suspendre la Constitution du 27 novembre 2004, de dissoudre l’Assemblée nationale ainsi que le gouvernement. Pendant cette période de transition qui nous conduira à des élections libres, crédibles et transparentes, je vais légiférer par ordonnances », a-t-il dit.
Après une première offensive de la rébellion en décembre, un accord de paix avait été signé le 11 janvier à Libreville, mettant en place un gouvernement dit « d’unité nationale », composé de membres du clan du président Bozizé, de la rébellion et de l’opposition.

Centrafrique: les pillages se poursuivent à Bangui
Mais les rebelles avaient reproché au régime de ne pas avoir respecté cet accord et repris les armes en fin de semaine dernière, chassant du pouvoir le président qui s’est réfugié au Cameroun.
« En respectant l’esprit des accords de Libreville, je vais reconduire le Premier ministre (Nicolas Tiangaye, issu de l’opposition), chef du gouvernement d’union nationale dans ses fonctions », a assuré M. Djotodia lundi.
« J’ai faim »
Mardi matin, des centaines de Centrafricains arpentaient la capitale, cherchant à savoir ce qui se passait. Les rebelles tiraient en l’air de façon sporadique, pour disperser les attroupements, a constaté un journaliste de l’AFP.
Les activités avaient repris timidement dans certains quartiers, comme au marché Combattant, proche de l’aéroport, où un peu de viande et des fruits étaient réapparus sur les étals. Mais beaucoup d’habitants interpellaient les patrouilles en leur disant « J’ai faim », en sango, la langue nationale.
L’organisation Médecins sans frontières (MSF) a affirmé lundi avoir été victime de pillages et de vols, demandant « un accès immédiat aux soins de santé pour la population ». « Les opérations de MSF ont été gravement perturbées et des blessés dans un état critique n’ont pu être opérés », a déploré l’ONG.
Selon une source militaire, l’armée française a été sollicitée pour aider à mettre fin aux pillages.

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Après une première offensive de la rébellion en décembre, un accord de paix avait été signé le 11 janvier à Libreville, mettant en place un gouvernement dit « d’unité nationale », composé de membres du clan du président Bozizé, de la rébellion et de l’opposition. Mais les rebelles, reprochant au régime de ne pas avoir respecté cet accord, avaient repris les armes en fin de semaine dernière et chassé le président, réfugié au Cameroun.
A la question « est-ce un coup d’Etat? », un responsable du Séléka et ministre de la Communication du gouvernement d’union, Christophe Gazam Betty, a répondu mardi à l’AFP: « Il faut bien appeler ça par un nom ou par un autre. Les faits sont là ».
Puis, dans ce pays parmi les plus pauvres du monde malgré ses richesses potentielles, minières et agricoles, il a lancé: « Est-ce qu’il fallait maintenir un système qui ne correspondait à rien au niveau des libertés et des modalités de fonctionnement et qui coulait le pays? ». « Laissez nous sécuriser la ville, on verra ensuite ».
Bozizé à Yaoundé, des proches à Kinshasa
Lundi, l’Union africaine avait suspendu la participation de la Centrafrique à l’organisation. Elle avait également imposé des sanctions contre sept responsables du Séléka dont M. Djotodia. Les Etats-Unis et l’Union européenne avaient condamné le changement de gouvernement « par la force ».

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M. Bozizé était lui-même arrivé au pouvoir par les armes en 2003, à la tête d’une rébellion qui avait chassé le président Ange-Félix Patassé.
Réfugié au Cameroun,
c’est dans un hôtel de luxe qu’il a passé la nuit.
« M. Bozizé est arrivé hier (lundi) soir à Yaoundé. Il a été logé à l’hôtel Hilton. Des négociations sont en cours pour qu’il parte le plus rapidement possible vers un autre pays », a affirmé une autorité administrative jointe par l’AFP. Une partie de sa famille est arrivée mardi à Kinshasa.
Lundi, deux Indiens avaient été tués par erreur par des soldats français chargés de protéger l’aéroport de Bangui. Le Premier ministre indien Manmohan Singh a fait part mardi de sa « profonde tristesse » alors que le président français François Hollande l’a assuré qu’une enquête serait menée sur ce que Paris a qualifié de « drame ». 

afp 

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