Deux candidats à l’élection présidentielle kényane, tous deux inculpés par la Cour pénale internationale internationale (CPI) pour les violences qui avaient suivi le précédent scrutin, ont conclu une alliance électorale, ont annoncé mardi les services de l’un d’eux, Uhuru Kenyatta.
« Le vice-Premier ministre Uhuru Kenyatta et le député de la circonscription d’Eldoret William Ruto ont passé un accord en vue des élections » prévues le 4 mars, indique le service de presse de M. Kenyatta, sans préciser qui des deux responsables sera en tête du ticket présidentiel.
Les deux élus sont les deux personnalités les plus connues des quatre Kényans inculpés de crimes contre l’humanité devant la CPI pour leur responsabilité présumée dans les violences consécutives au résultat contesté de la précédente élection présidentielle, fin 2007.
Le procès des quatre Kényans, qui clament leur innocence, doit commencer les 10 et 11 avril prochains à La Haye, siège de la CPI, dans la foulée de l’élection présidentielle kényane.
Le premier tour du scrutin au Kénya est en effet convoqué pour le 4 mars, et un second tour doit se dérouler un mois plus tard si aucun candidat n’a remporté la majorité absolue au premier tour.
« L’accord (entre MM. Kenyatta et Ruto) sera dévoilé dimanche (…) à Nakuru », ville de l’ouest du Kenya, ajoute le service de presse de M. Kenyatta. L’entourage de M. Ruto n’a pas fait immédiatement de commentaire public.
D’ici là, la Haute Cour du Kenya doit étudier jeudi à Nairobi une requête en inéligibilité contre MM. Kenyatta et Ruto. Cette requête a été déposée par plusieurs associations qui estiment que l’inculpation des deux responsables par la CPI devrait les empêcher de concourir au prochain scrutin présidentiel.
La réélection contestée en décembre 2007 de l’actuel président Mwai Kibaki avait déclenché des violences sans précédent au Kenya, faisant plus d’un millier de morts et des centaines de milliers de déplacés.
M. Kibaki ne se représente pas en mars prochain. Son adversaire du scrutin de 2007, Raila Odinga, est depuis Premier ministre d’un gouvernement de large coalition, constitué alors sous pression internationale pour mettre fin aux violences. M. Odinga est candidat au prochain scrutin, et MM. Kenyatta et Ruto sont donnés par les sondages comme ses principaux concurrents.
AFP