La crise dans l’armée du Burkina Faso, secouée en 2011 par une vague de mutineries qui a failli emporter le régime, « est derrière nous », a affirmé lundi le président Blaise Compaoré.
« Pour nous la crise est derrière nous puisque depuis plus d’un an maintenant nous n’avons pas de débat sur ce qui s’est passé l’année dernière », a-t-il déclaré devant la presse, à l’issue de trois heures d’échange avec une délégation de 450 officiers, sous-officiers et militaires du rang.
De mars à juin 2011, la quasi-totalité des casernes, y compris la garde prétorienne du chef de l’Etat, s’étaient mutinées, parallèlement à une vague de manifestations populaires, ébranlant le régime comme jamais depuis l’arrivée de M. Compaoré au pouvoir par le coup d’Etat militaire de 1987.
« Nous avons eu des militaires qui s’étaient mis en marge des règlements militaires et de la morale de l’armée. Ils ont été indignes d’être dans l’armée, donc ont à répondre devant la justice », a poursuivi M. Compaoré, évoquant une « minorité » de militaires fautifs.
« Le chef de l’Etat a retrouvé une armée très disciplinée », a assuré son chef d’état-major, le général Nabéré Honoré Traoré, qui a réitéré la « fidélité et la loyauté » des forces armées à M. Compaoré, également ministre de la Défense depuis la crise de 2011.
Environ 350 soldats impliqués dans les mutineries, accompagnées de pillages et de viols, ont été incarcérés, et l’armée a été fortement réorganisée depuis ces événements.
Le Burkina Faso devrait envoyer des troupes dans la force africaine actuellement en préparation pour chasser les islamistes occupant le nord du Mali voisin depuis sept mois, même si M. Compaoré, médiateur pour l’Afrique de l’Ouest, privilégie la négociation.
AFP