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Sécurité insuffisante avant l'attaque de Benghazi, sous la menace d'Al-Qaïda

Sécurité insuffisante avant l'attaque de Benghazi, sous la menace d'Al-Qaïda

Deux ex-responsables de la sécurité des postes diplomatiques américains en Libye ont admis mercredi devant le Congrès que le niveau de sûreté à Benghazi était insuffisant avant l’attaque du consulat, avertissant qu’Al-Qaïda s’implantait en force dans le pays.

Trois cadres du département d’Etat et un officier de la Garde nationale ont passé quatre heures tendues devant une commission parlementaire pilotée par la majorité républicaine à la Chambre des représentants.

A l’approche de la présidentielle du 6 novembre, les républicains reprochent à l’administration démocrate des failles en matière de sécurité et de renseignement en Libye avant l’attaque contre le consulat de Benghazi le 11 septembre, qui a coûté la vie à l’ambassadeur Christopher Stevens et à trois autres agents américains.

D’entrée, le colonel Andrew Wood a reconnu devant le Congrès que la sécurité à Benghazi avait « toujours été un casse-tête durant (son) mandat là-bas de février à août 2012. « La sécurité diplomatique était faible », a affirmé ce militaire qui était chargé de la sécurité de l’ambassade à Tripoli.

Pire, « au lieu de me fournir les ressources que je réclamais, on m’a critiqué et demandé de me débrouiller avec les moyens du bord », a accusé l’ex-responsable de la sécurité en Libye pour le département d’Etat, Eric Nordstrom.

Le fonctionnaire a raconté devant le Congrès avoir demandé à son supérieur une dizaine d’agents de sécurité de plus en Libye: « il m’a répondu: +tu demandes le soleil, la lune et les étoiles+. Je lui ai rétorqué que +d’après moi, les talibans étaient déjà dans la place+ ».

De fait, la situation sécuritaire à Benghazi n’a cessé d' »empirer » à partir du printemps 2012 avec une « augmentation des attaques visant des Occidentaux », a insisté le colonel Wood. « L’ambassadeur (Stevens) avait été la cible en juin d’une menace publique sur Facebook, annonçant qu’il aimait faire du jogging autour de l’ambassade à Tripoli », a révélé l’officier.

 La télévision CNN avait fait grand cas fin septembre du journal personnel de l’ambassadeur Stevens, que la chaîne avait retrouvé dans les décombres du consulat et dans lequel le diplomate redoutait d’être une cible d’Al-Qaïda.

Le colonel Wood a d’ailleurs averti que « la présence d’Al-Qaïda augmentait tous les jours en Libye ».

Sécurité insuffisante avant l'attaque de Benghazi, sous la menace d'Al-Qaïda

En convoquant cette audition au Congrès, les élus républicains Darrell Issa et Jason Chaffetz, avaient sommé la secrétaire d’Etat Hillary Clinton de faire toute la lumière sur le déroulement de l’attaque et sur les mesures de sécurité au consulat et autour de l’ambassadeur.

M. Chaffetz a dénoncé « l’effort concerté du département d’Etat et de la Maison Blanche » pour réduire les mesures de sécurité à Benghazi « afin de donner l’impression d’un semblant de +normalisation+ en Libye ».

La chef de la sécurité des 275 représentations américaines dans le monde, Charlene Lamb, a répondu que le département d’Etat pensait à l’époque disposer « d’un nombre correct de forces à Benghazi ».

 La diplomatie américaine avait tenté de déminer le terrain mardi soir en livrant à la presse le récit détaillé d’un assaut implacable et « sans précédent » par des dizaines d’hommes équipés d’armes de guerre.

Le département d’Etat avait aussi confirmé que cet attentat n’était en rien lié à la vidéo islamophobe qui commençait à agiter en septembre des pays musulmans.

Car les républicains reprochent aussi aux démocrates d’avoir tardé à reconnaître qu’il s’agissait d’un « attentat terroriste » impliquant Al-Qaïda.

L’ambassadrice à l’ONU Susan Rice avait affirmé le 16 septembre que cette attaque n’était ni « coordonnée », ni « préméditée » et résultait d’un rassemblement « spontané » contre le film « L’Innocence des musulmans ». Son collègue, le sous-secrétaire d’Etat Patrick Kennedy, l’a défendue, assurant que « nous en savons plus aujourd’hui que le dimanche suivant l’attaque ». 

AFP 

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