Le président du Nigeria Goodluck Jonathan a voulu délivrer lundi un message d’espoir et de confiance à l’occasion du 52e anniversaire de l’indépendance du pays, rappelant le potentiel du premier producteur africain de pétrole et promettant de combattre la corruption, la pauvreté, et les violences inter-religieuses.
« Je viens vous apporter aujourd’hui un message d’espoir et de foi quant aux immenses possibilités qui nous attendent », a-t-il déclaré lors d’une allocution radio-télévisée.
Goodluck Jonathan avait accédé au pouvoir après la mort de son prédécesseur Umaru Yar’Adua en 2010. Puis il avait été élu en mai de l’année dernière à la présidence du pays le plus peuplé d’Afrique, avec plus de 160 millions d’habitants.
Goodluck Jonathan a affirmé que des progrès avaient été accomplis dans la lutte contre la corruption, mais reconnu que beaucoup restait à faire dans la lutte contre la pauvreté et l’insécurité.
Malgré ses immenses richesses pétrolières, le Nigeria n’a pas été en mesure de combler les manques en matière d’infrastructures de base ou de fourniture d’électricité.
Le Nord du pays est régulièrement le théâtre d’attentats à la bombe et de fusillades attribués au groupe islamiste radical Boko Haram, suspecté de liens avec Al-Qaïda et tenu responsable de plus de 1.400 morts depuis 2010.
Boko Haram a choisi cette date anniversaire pour proférer des menaces après la diffusion sur internet d’extraits du film anti-islam « l’Innocence des musulmans » qui, depuis le 11 septembre dernier, a provoqué des manifestations ayant fait des dizaines de morts.
Dénonçant les « insultes » contre Mahomet et « le film blasphématoire », l’un des chefs de Boko Haram Abubakar Shekau a menacé ceux qui y participent de « payer pour cela ». « Tout le monde sait ce que message signifie. Tout le monde peut attendre et voir ce que nous allons faire », a-t-il dit dans une vidéo postée sur Youtube et qui n’a cependant pas été authentifiée.
Les activités de Boko Haram ont accentué la division du Nigeria entre le Nord musulman et le Sud chrétien.
L’armée nigériane a cependant revendiqué quelques succès ces dernières semaines dans son combat contre Boko Haram. Elle a annoncé le 17 septembre avoir tué le porte-parole de la secte, son visage médiatique qui revendiquait régulièrement ses attentats. Il était connu sous le nom d’Abul Qaqa.
Le 25 septembre, c’est l’un des chefs de Boko Haram, connu sous le nom d’Abubakar Yola, alias Abu Jihad, qui avait été abattu lors d’un raid, alors que 150 de ses membres présumés étaient arrêtés.
Dans la région pétrolifère du Delta du Niger, les activités des groupes militants ont sensiblement diminué depuis trois ans, mais des incidents sporadiques continuent de se produire, comme des vols, des enlèvement et des actes de piraterie.
Lors de son adresse à la nation, Goodluck Jonathan a insisté sur la lutte contre la corruption, et assuré que les efforts de son gouvernement commençaient à porter leurs fruits.
« Le combat contre le fléau de la corruption est la première priorité de notre administration. Nous luttons contre la corruption dans toutes les facettes de notre économie, et nous sommes en train de réussir », a-t-il déclaré.
La corruption, ennemi numéro un
« Nous avons mis au jour des décennies d’escroquerie dans la gestion des pensions et des subventions accordées pour le pétrole et nous avons veillé à ce que les coupables soient traduits en justice », a-t-il déclaré.
Plusieurs personnes et entreprises font face à des accusations de corruption, suite à une enquête parlementaire qui a montré que le Nigeria avait perdu près de 6,8 milliards de dollars de subventions des produits pétroliers, entre 2009 et 2011.
Son gouvernement s’est également penché sur le problème de milliers de projets inachevés en partie à cause de la corruption, tels le tramway d’Abuja, la capitale politique du pays, récemment relancé grâce à des fonds chinois.
L’acierie d’Ajaokuta est par exemple devenue emblématique du gâchis des fonds publics, engloutissant 46 milliards de dollars de
puis sa construction en 1979 pour une production aujourd’hui encore modeste.
Dans son dernier rapport, l’ONG Transparency International a noté que le Nigeria était le pays qui avait enregistré la deuxième meilleure progression dans la lutte contre la corruption.
Le président du Nigeria a également assuré que des progrès dans l’équité des processus politiques avaient été réalisés. « Nos élections sont mondialement considérées comme libres et justes », a-t-il dit.
AFP