Les ministres arabes des Affaires étrangères ont appelé mercredi l’ONU à ouvrir une enquête sur les circonstances de la mort du dirigeant historique palestinien Yasser Arafat, alors que des juges français enquêtent sur la thèse d’un possible empoisonnement.
Les ministres, réunis au siège de la Ligue arabe au Caire, ont publié un communiqué appelant à la création d' »une commission neutre au niveau des Nations unies pour enquêter sur les circonstances de l’assassinat » d’Arafat, une démarche qu’ils estiment nécessaire « pour connaître la vérité et soumettre les faits aux Nations unies ».
Cet appel, publié après des discussions auxquelles a participé le président palestinien Mahmoud Abbas, est intervenu alors que le chef de la commission d’enquête palestinienne a approuvé mercredi la venue à Ramallah (Cisjordanie) de juges d’instruction français chargés d’enquêter sur la mort d’Arafat, qui y est inhumé.
Quelques heures plus tôt, la veuve d’Arafat, Souha, a annoncé dans un communiqué que les juges français enquêtant sur la thèse d’un possible empoisonnement du dirigeant palestinien avaient demandé à se rendre à Ramallah, où des policiers français réaliseront des prélèvements.
Une information judiciaire a été ouverte fin août et confiée à trois juges d’instruction de Nanterre, après une plainte contre X pour assassinat avec constitution de partie civile de la veuve, après la découverte de polonium, une substance radioactive hautement toxique, sur des effets personnels d’Arafat.
Il n’y a jamais eu d’informations médicales claires sur la mort d’Arafat, le 11 novembre 2004 dans un hôpital militaire près de Paris. Les dirigeants palestiniens et ses proches sont persuadés qu’il a été empoisonné.
Le rapport d’hospitalisation français, daté du 14 novembre 2004, avait fait état d’une inflammation intestinale « d’allure infectieuse » et de troubles de coagulation « sévères ».
AFP