Un prêcheur islamiste radical kényan, accusé par Washington de soutien aux islamistes somaliens shebab, a été inculpé lundi à Mombasa d’incitation aux récentes violences, consécutives à l’assassinat dans cette ville de la côte kényane d’une autre figure de l’islamisme radical au Kenya.
Abubaker Shariff Ahmed, alias Makaburi, s’est livré lundi matin à la justice, disant craindre pour sa vie après l’assassinat d’un autre prédicateur radical, Aboud Rogo Mohammed, abattu le 27 août par des hommes armés. Ce meurtre avait déclenché plusieurs jours de graves émeutes ayant fait au moins cinq morts, dont trois policiers.
Mabakuri figure, comme l’était Rogo, sur une liste d’individus cibles de sanctions de la part de l’ONU et des Etats-Unis qui les accusent d’avoir recruté des combattants et levé des fonds pour les shebab. Il a plaidé lundi non coupable d’avoir incité aux violences dans la capitale de la très touristique province côtière, dont la population est majoritairement musulmane.
Dans une interview publiée lundi matin par le quotidien kényan Daily Nation, Abubaker Shariff Ahmed a indiqué craindre pour sa vie après l’assassinat de Rogo, dont les sympathisants accusent les forces de l’ordre d’être responsables.
« Il y a un escadron de tueurs visant les religieux musulmans et les musulmans perçus comme extrémistes », a-t-il déclaré au journal, « il nous ont accusés de terrorisme, mais ont refusé de fournir la moindre preuve. A la place, ils envoient des gens pour nous tuer ».
Devant le tribunal, le procureur Peter Mukuti a accusé le prédicateur d’avoir appelé depuis une mosquée ses sympathisants à attaquer les forces de l’ordre et à brûler les églises et de s’être caché depuis pour échapper à la police.
« Mon client ne se cachait pas puisque aucun policier n’est jamais venu le chercher », a rétorqué son avocat, Mbugua Mureithi, « il n’y a pas eu de tentative par la police d’arrêter mon client ».
Le tribunal a placé le prévenu en détention provisoire jusqu’au 5 septembre en attendant une audience de demande de mise en liberté sous caution.
AFP