La République démocratique du Congo (RDC) a demandé à l’ONU de sanctionner des responsables militaires rwandais pour leur soutien au mouvement rebelle M23, a indiqué vendredi le ministre des Affaires étrangères de la RDC Raymond Tshibanda.
Evoquant lors d’une conférence de presse une « situation de guerre » entre les deux pays, le ministre a aussi demandé que le mandat de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) soit « renforcé » et sa composition modifiée afin qu’elle soit à même de combattre les rebelles et de surveiller la frontière avec le Rwanda.
M. Tshibanda n’a pas nommé devant la presse les « personnalités étrangères » contre lesquelles Kinshasa souhaite des sanctions de l’ONU.
Mais dans une déclaration mercredi devant le Conseil de sécurité, il avait mentionné plusieurs responsables militaires rwandais mis en cause dans un rapport d’experts de l’ONU, notamment le ministre de la défense, le général James Kabarebe, et le chef d’état-major Charles Kayonga.
« Une telle implication d’officiels de haut rang en fonction dans une armée étrangère en soutien à une rébellion est constitutive d’un acte d’agression qu’il appartient au Conseil de sécurité de constater conformément au chapitre VII de la Charte » des Nations unies, a affirmé le ministre devant le Conseil.
Kigali a toujours démenti appuyer les mutins mais le Rwanda est pointé du doigt dans un rapport d’experts de l’ONU publié en juin, qui affirme qu’il soutient le M23 en lui fournissant notamment armes, munitions et recrues.
En ce qui concerne la Monusco, le ministre a souhaité que son mandat soit « amendé et renforcé ». « Ce que nous demandons n’implique pas nécessairement d’augmenter la taille de la composante militaire de la Monusco mais suppose certains changements dans son mandat et ses règles d’engagement ainsi que dans les troupes » qui la composent, a-t-il expliqué.
La tâche prioritaire de la Monusco, forte de 19.000 hommes, est la protection des civils. Mais ses hélicoptères ont déjà mené des attaques contre les rebelles pour stopper leur avancée vers Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu.
Le M23 (Mouvement du 23 mars) est essentiellement composé d’ex-rebelles congolais du Congrès national pour la défense du Peuple (CNDP), intégrés à l’armée de la RDC après un accord avec Kinshasa le 23 mars 2009. Ils se sont mutinés en avril dans la région orientale du Nord-Kivu, accusant le gouvernement de ne pas avoir respecté cet accord.
AFP