Le Kenya entend poursuivre son intervention en Somalie et faire « bloc » face aux insurgés islamistes somaliens shebab, qu’il rend responsables de l’agression la plus meurtrière sur son sol en dix ans – la double attaque dimanche contre des églises de l’est qui a fait 17 morts.
« La capitulation n’est pas une option pour nous, parce que si nous quittions la Somalie, l’anarchie s’installerait et s’étendrait de l’autre côté de la frontière, » a lancé le Premier ministre kényan, Raila Odinga, depuis la ville de Garissa, où a eu lieu dimanche la double attaque.
« Le Kenya va faire bloc, même si les shebab se lancent dans des actes désespérés, » a poursuivi le chef du gouvernement kényan. « Les shebab réagissent aux progrès de nos forces en Somalie. Nous devons rester unis et solidaires ».
Le Kenya a lancé fin 2011 une offensive militaire dans le sud somalien, pour en déloger les insurgés islamistes qu’il accuse d’aggressions sur son sol. Les shebab, récemment intégrés à Al-Qaïda, ont menacé Nairobi de représailles.
Depuis, le nord et l’est du pays, où règnent une insécurité chronique, ont connu une multiplication d’attaques à la grenade et avec des bombes artisanales. Ces attaques n’ont jamais été revendiquées par les shebab, mais les autorités kényanes ont tendance à systématiquement leur attribuer les incidents dans la région, frontalière de la Somalie.
L’attaque de dimanche à Garissa a été la plus meurtrière au Kenya depuis celle perpétrée par Al-Qaïda en 2002 contre un hôtel à direction israélienne dans la très touristique ville côtière de Mombasa. Cette attaque avait fait 18 morts.
Des observateurs s’inquiètent du risque de voir transposée au Kenya la tactique utilisée au Nigeria, où presque tous les week-ends, des attaques visent des églises.
Lundi, M. Odinga a émis la crainte que les shebab « puissent se lier avec d’autres groupes terroristes comme Boko Haram au Nigeria ». Le responsable n’a pas davantage élaboré.
AFP