samedi, décembre 7, 2024
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Soudans: Khartoum évoque des "difficultés" pour appliquer la résolution de l'ONU

Soudans: Khartoum évoque des
 Le Soudan s’est formellement engagé samedi à appliquer la résolution de l’ONU visant à mettre fin aux combats et aux tensions avec le Soudan du Sud, tout en prévenant qu’il pourrait y avoir « quelques difficultés ». Conformément à la résolution du Conseil de sécurité, le ministère soudanais des Affaires étrangères a adressé un courrier aux Nations unies et à l’Union africaine (UA) pour mettre par écrit son engagement envers la démarche de sortie de crise lancée par l’UA et endossée par l’ONU.
Mais dans ce courrier, le Soudan a émis des réserves « qui pourraient poser quelques difficultés dans une application complète » de la résolution, a annoncé le ministère dans un communiqué, sans plus de précision.
Vendredi, le ministère avait déclaré que le Soudan avait cessé les combats en territoire sud-soudanais mais que ses forces continuaient à lutter contre les troupes de Juba accusées de se trouver en territoire soudanais.
Les combats à la frontière entre les deux Soudans marquaient toujours une pause samedi, après la menace de sanctions brandie par l’ONU pour éviter une nouvelle guerre dévastatrice.
Khartoum comme Juba se sont dits prêts à faire la paix après l’adoption par le Conseil de sécurité mercredi d’une résolution leur donnant 48 heures pour cesser les hostilités sous peine de sanctions, et leur demandant de reprendre des négociations « sans condition ».
L’armée sud-soudanaise se trouvait vendredi « en position défensive et (avait) reçu comme instructions aujourd’hui (…) de ne pas bouger pour respecter le cessez-le-feu », a ainsi assuré le porte-parole de ces forces, Philip Aguer, déclarant ne pas avoir été informé d’éventuels combats samedi.
Depuis fin mars, des combats inédits depuis l’indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011 ont opposé les deux armées le long de la frontière dont le tracé n’a pas encore été entièrement défini.
La crise a culminé en avril quand l’armée sud-soudanaise a occupé pendant 10 jours Heglig, une zone pétrolière frontalière qui fournit la moitié du brut soudanais depuis la partition, mais reste revendiquée par Juba.
La zone est de nouveau aux mains de Khartoum, mais les deux pays continuent à s’accuser mutuellement d’attaques, en particulier à travers un soutien à des groupes rebelles opérant dans le pays voisin.
Selon Magdi El Gizouli, un chercheur soudanais au Rift Valley Institute, le Soudan qualifiait d’insurgés les rebelles combattant dans les régions frontalières, mais depuis l’occupation de Heglig, il parle d' »armée étrangère ». « Il s’agit d’une grande différence dans leur rhétorique », a-t-il insisté.
Au-delà de ce changement de rhétorique, il existe une opposition au texte de l’ONU au sein des hauts responsables du Parti du congrès national (NCP, au pouvoir à Khartoum), selon M. Gizouli.
M. Aguer a lui aussi estimé que les autorités de Khartoum étaient divisées entre partisans de la guerre et défenseurs d’un apaisement, « contrairement au Soudan du Sud qui a accepté la résolution ».
Le ministre soudanais des Affaires étrangères, Ali Karti, a déclaré vendredi à la radio que « certaines personnes » au Soudan s’opposaient au plan de paix et voulaient « causer des problèmes au pays ».
La chef de la diplomatie de l’Union européenne, Catherine Asthon, a salué samedi les engagements de Juba et Khartoum envers la paix, et appelé les deux pays à reprendre « immédiatement les négociations » sous l’égide de l’Union africaine.
Les différends portent sur le tracé de la frontière, le partage des revenus pétroliers et la place des ressortissants de chacun des deux pays.
A ce sujet, l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM) a annoncé samedi que quelque 15.000 Sud-Soudanais attendant un rapatriement dans des conditions précaires au sud de Khartoum allaient être acheminés par avion dans les prochaines semaines.
La communauté internationale redoute de voir ressurgir le spectre de la guerre civile Nord/Sud (1983-2005, deux millions de morts) qui a abouti à la partition.

AFP

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