
Le régime les a attribuées aux « groupes terroristes » en dénonçant une intensification « hystérique » de leurs attaques et en prévenant qu’il y mettrait fin.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), les forces gouvernementales ont tué cinq civils, dont trois à Homs, dans le bombardement le plus violent depuis jeudi, renforçant les doutes des Occidentaux sur le renoncement du régime à la répression.

Les forces gouvernementales ont également bombardé une localité rebelle de la province d’Idleb (nord-ouest) et affronté à l’aube des insurgés dans la province d’Alep (nord), selon l’OSDH.
L’agence officielle Sana a pour sa part annoncé la mort d’un membre des forces de sécurité sous les balles de « terroristes » à Harem, dans la province d’Idleb.
Cette poursuite des hostilités rend périlleuse la mission des 30 observateurs militaires non armés mandatés par la résolution 2042 adoptée samedi à l’unanimité des 15 membres du Conseil de sécurité de l’ONU, après 13 mois de crise, la première résolution du Conseil sur la Syrie.
Cinq ou six d’entre eux ont pris l’avion immédiatement après le vote et devaient arriver dimanche à Damas. Les autres devraient les rejoindre dans les prochains jours. Au total, la mission devrait compter 250 hommes, mais son déploiement nécessitera une nouvelle résolution.

« Le dictateur se moque de Kofi Annan et de l’ONU », commentaient de leur côté des militants sur une vidéo montrant selon eux le bombardement du quartier de Khaldiyé, en référence au plan de sortie de crise de M. Annan, l’émissaire de la Ligue arabe et des Nations unies.
L’entrée en vigueur du cessez-le-feu jeudi matin a marqué une rupture avec les derniers mois, où les morts se comptaient quotidiennement par dizaines. Mais les violences n’ont pas cessé pour autant, faisant au moins 32 morts dans les trois premiers jours.
« Ce regain de violence fait douter à nouveau sérieusement de la volonté du régime » de respecter le cessez-le-feu, a commenté l’ambassadeur des Etats-Unis à l’ONU, Susan Rice, tandis que son homologue français Gérard Araud évoquait les « doutes » sur « la réalité de l’engagement du régime ».
L’armée n’a en effet toujours pas retiré ses chars des villes, alors que le plan Annan prévoyait qu’elle le fasse 48 heures avant le cessez-le-feu.

« Les autorités compétentes, soucieuses de protéger la sécurité de la nation et des citoyens, empêcheront les groupes terroristes de poursuivre leurs attaques criminelles et les tueries », a prévenu ce responsable.
De son côté, le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l’opposition, a mis en garde contre « la politique d’atermoiements et de falsification des vérités adoptée par le régime ».
Les Comités locaux de coordination (LCC), qui animent la contestation sur le terrain, ont appelé à la création d’une « hot-line » entre les militants sur place et les observateurs pour faciliter la surveillance, et demandé la présence d’au moins trois observateurs à chaque manifestation, « les Syriens se sentant plus en sécurité » en présence des Casques bleus.
La première tâche de la mission préparatoire sera cependant « d’établir un quartier général opérationnel » à Damas, a expliqué Kieran Dwyer, un porte-parole de l’ONU.
Les observateurs prendront ensuite contact avec les forces gouvernementales et celles de l’opposition pour expliquer leur mission et mettre en place « un système de contrôle », avant d’établir des bases dans d’autres villes du pays.
L’agence officielle Sana a indiqué par ailleurs que le ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem allait effectuer « une visite officielle de deux jours en Chine », pays allié de la Syrie avec la Russie, sans préciser de date. Il examinera à cette occasion « les moyens de consolider les relations bilatérales de même que la mission de l’émissaire onusien en Syrie, Kofi Annan », a précisé l’agence.
Depuis le début de la révolte le 15 mars 2011, les violences ont fait plus de 10.000 morts selon l’OSDH.
AFP