

Trois gerbes, bénies par un prêtre, ont été jetées du pont dans l’océan, au moment même où cent ans plus tôt le paquebot avait sombré après avoir heurté un iceberg, selon des images retransmises par la BBC.
Pour Jane Allen, dont le grand-oncle a fait partie des victimes, cette cérémonie a été une expérience « incroyable ».
« Vous regardez par-dessus bord et vous réalisez que chaque homme, chaque femme qui n’a pas eu la chance de monter dans un canot de sauvetage a dû prendre la décision soit de sauter soit de rester à bord jusqu’à ce que les lumières s’éteignent », a témoigné Jane Allen sur la BBC.

Un siècle plus tard, à la minute près, les haut-parleurs du Journey ont répété le message d’alerte du commandant du Titanic annonçant que le paquebot, alors considéré comme insubmersible, avait heurté un iceberg, selon une retransmission de la chaîne publique de télévision canadienne CBC. Puis sont venus les textes des messages de détresse successifs, transmis en morse, jusqu’au dernier, brouillé.
Le naufrage, avec à la clé ses quelque 1.500 morts, a été symbolique à plus d’un titre : illustration de l’arrogance de l’homme moderne puni par la nature, de la ségrégation entre les riches, en première classe, et les émigrants et matelots, logés près de la cale, voire, pour certains, signe annonciateur du déclin de l’empire britannique.
Aussi, sa commémoration a-t-elle pris l’allure d’un événement international, des côtes britanniques à celles de l’Amérique du Nord.

Un des descendants du médecin du Titanic, le docteur John Simpson, a déposé une gerbe au pied du monument, une pierre surmontée de plaques de bronze. « Je suis fier de garder vivante la mémoire de mon ancêtre », mort dans la tragédie, a déclaré Jack Martin, 12 ans.
De l’autre côté de l’Atlantique, au port canadien d’Halifax, où reposent les restes de nombreuses victimes, des fusées de détresse sont montées vers le ciel en souvenir de celles lancée par le Titanic, et une marche aux flambeaux a été organisée samedi soir.
Warren Ervine était parmi ceux qui ont parcouru les rues de la ville, un cierge à la main, derrière une charrette transportant un cercueil vide. Son grand-oncle Albert a péri dans le naufrage.
« Il y a encore dix ans, je ne savais même pas qu’il était membre de l’équipage », a-t-il confié. Puis il a découvert qu’Albert avait sauvé la vie de plusieurs personnes. C’était « un héros », s’exclame-t-il
Dimanche, Halifax rendra un dernier hommage aux victimes, à l’occasion d’une cérémonie interconfessionnelle au cimetière de Fairview Lawn, où ont été enterrés 121 corps de naufragés.
AFP
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