
Dans cet entretien, Lynndie England, mère célibataire sans emploi revenue vivre chez ses parents en Virgnie-Occidentale, apparaît comme aigrie et sans remords vis-à-vis des prisonniers irakiens qu’elle a maltraités.
« Leur vie est meilleure, ils s’en sortent mieux. Ils n’étaient pas innocents. Ils essaient de nous tuer et on voudrait que je leur présente des excuses? C’est comme si l’on demandait pardon à l’ennemi », assure-t-elle.
En 2004, la photo de la jeune femme de 22 ans, souriant devant un prisonnier irakien nu et tenu en laisse, avait fait le tour du monde. On la voyait sur d’autres clichés, l’air inexpressif sous ses cheveux noirs coupés au carré, poser devant des détenus entravés, menacés par des chiens, contraints de se masturber ou empilés comme des objets.
Le président George W. Bush a reconnu que le scandale a « couvert de honte » les Etats-Unis et constitué la « plus grosse erreur » des Américains en Irak, que les forces américaines ont quitté fin 2011.
Lynndie England, à qui l’armée manque, raconte « envoyer des lettres de candidatures partout » mais ne peut trouver d’emploi « chez McDonald’s ou Burger King » en raison de son casier judiciaire.
Son seul regret exprimé est que les photos d’Abou Ghraïb aient entraîné la mort d’Américains dans des représailles. Mais ce n’est pas tant ses actes que la publicité faite à ces images qu’elle déplore: « J’y pense tout le temps, à ces morts que j’ai indirectement causées. Perdre des gens de notre côté parce que j’apparais sur une photo ».
AFP