
« Je suis déçu, je m’attendais à être acquitté », a réagi M. Ben Saïda à l’AFP. « Il n’y avait aucune raison d’être puni, on défend le principe de la liberté de la presse », a-t-il ajouté, précisant qu’il allait faire appel.
« Cette condamnation n’est rien d’autre qu’une forme de censure inadmissible contre un journal et ses journalistes », a déclaré Patrick Kamenka, représentant de la Fédération internationale des Journalistes (FIJ) au procès.
« C’est une atteinte grave à la liberté de la presse et de l’information qui survient après le printemps tunisien, tout ça pour une photo! », a-t-il ajouté.
M. Ben Saïda avait été incarcéré pendant huit jours après la publication du numéro contesté, dont la justice a saisi les copies. Deux autres journalistes avaient été arrêtés avec lui, mais libérés le lendemain.
Son incarcération, la première d’un journaliste depuis la chute de Ben Ali, avait provoqué l’inquiétude et la colère des journalistes et des associations de défense de la liberté de la presse. Ils se sont notamment inquiétés d’une arrestation effectuée sur la base d’un article du code pénal, et non en vertu du code de la presse.
Nassredine Ben Saïda avait été remis en liberté lors de la première audience de son procès le 23 février.
De nombreux journalistes étaient venus soutenir leur collègue lors de la première audience, estimant que le procès qui lui était intenté visait en fait toute la presse.
AFP