
Dans un communiqué commun, Nairobi et Mogadiscio ont demandé que « la communauté internationale assure toute la logistique et le financement nécessaire pour un blocus du port de Kismayo », à 250 km de la frontière kényane.
Une flottille multi-nationale patrouille déjà au large de la Somalie pour notamment tenter de combattre les actes de piraterie, qui sont une menace contre les voies maritimes commerciales dans cette région stratégique.

Les deux pays voisins souhaitent également que « des troupes supplémentaires de (la force de l’Union africaine en Somalie) l’Amisom soient fournies pour être installées dans les zones libérées du sud de la Somalie ».
Cette force de paix composée de 9.000 soldats ougandais et burundais est aujourd’hui cantonnée à Mogadiscio.
Le communiqué, diffusé à l’issue d’une rencontre à Nairobi entre les Premiers ministres kényan Raila Odinga et somalien Abdiweli Mohamed Ali, qualifie les shebab « d’ennemis communs ».
Il met fin à une période de tension entre les deux voisins, aprés les critiques, la semaine dernière, du président somalien Sharif Cheikh Ahmed contre l’intervention kényane.

L’armée kényane est entrée en Somalie le 14 octobre, selon son haut commandement, afin de neutraliser les shebab qui contrôlent la plus grande partie du sud et du centre de ce pays, livré à la guerre civile depuis vingt ans.
Nairobi accuse les shebab d’avoir violé son intégrité territoriale, notamment aprés les enlèvements de quatre Européennes dans le nord-est du Kenya, pour lesquels les shebab rejettent toute responsabilité.
Interrogé à propos d’un raid aérien kényan qui a touché un camp de déplacés dimanche dans le sud de la Somalie, le Premier ministre somalien a souligné la nécessité de « minimiser tout dommage collatéral » mais il a ajouté qu' »il arrivait des accidents ».
Nouvelles menaces shebab
Au moins cinq personnes, dont trois enfants, ont été tués et près d’une cinquantaine blessés dimanche dans ce raid dans la ville de Jilib, contrôlée par les shebab, selon un bilan de Médecins sans frontières, qui avait une équipe sur place.
« Le Kenya a brutalement massacré des civils que les difficultés avaient déjà contraints à se déplacer (…) nous ferons en sorte que le Kenya soit encore plus endeuillé que nous », a déclaré à des journalistes un chef régional des shebab, Cheikh Abukar Ali Ada.
L’armée kényane a revendiqué avoir mené un raid aérien contre Jilib, mais elle affirme que cette attaque a tué 10 combattants shebab, à l’exclusion de toute victime civile.
Plusieurs témoignages sur place ont cependant confirmé qu’une des bombes lâchées par l’aviation kényane avait fait de nombreuses victimes civiles, dans ce camp d’environ 9.000 personnes, appelé Waberi, peuplé de familles ayant fui la famine qui sévit depuis plusieurs mois dans le sud somalien.
AFP