
Le dirigeant islamiste a notamment cité Ettakatol (gauche) et le Congrès pour la République (CPR, gauche nationaliste).

Toutefois, le nouveau chef du gouvernement ne pourra être désigné que par le prochain président de la république par intérim, qui, lui-même, sera élu par la future assemblée constituante. L’ensemble du processus devrait s’étaler sur plusieurs semaines.
Dans une interview à l’agence tunisienne de presse (Tap), M. Jebali a en revanche exclu toute alliance avec « la Pétition populaire pour la justice et le développement » de l’homme d’affaires basé à Londres, Hechmi Haamdi, pourtant créditée de très bons scores.
Selon les derniers chiffres fournis mardi soir par la commission électorale (Isie), la « Pétition populaire » se trouvait en troisième position –derrière Ennahda et le CPR, mais devant Ettakatol– après le dépouillement de 14 des 27 circonscriptions du pays.
M. Haamdi, dont le discours populiste a pénétré le tissu social tunisien par le biais de sa chaine de télévision « Al-Mustakilla », a fait savoir jeudi sur sa chaîne qu’il considérait comme un « affront » le « rejet total » exprimé par Ennahda d’inclure la « Pétition » dans les tractations en cours.
Il a aussi exprimé « la crainte » que son électorat décide de défiler dans les rues de Tunis pour manifester son mécontentement.

Pour dissiper la vive appréhension que suscite sa prochaine accession au pouvoir, Ennahda multiplie les déclarations selon lesquelles la future Constitution, l’une des priorités de la prochaine assemblée issue de l’élection, ne pourra voir le jour « sans un consensus avec les partis et les partenaires qui y sont représentés ».
Il n’est pas question, pour le numéro deux d’Ennahda, d' »imposer une Constitution (…) qui abroge certaines libertés comme la liberté de croyance, les libertés individuelles, la situation juridique de la femme et sa place dans la société ».
« Il n’est en outre pas question, a-t-il insisté, de faire revenir la femme au foyer comme cherchent à le propager des ennemis » d’Ennahda, ni de remettre en cause les acquis du secteur touristique qui représentait 7% du PIB tunisien en 2010, mais a subi une chute spectaculaire depuis la fin du régime de Ben Ali en janvier dernier.
« Est-il raisonnable, a lancé M. Jebali, de paralyser un secteur vital comme le tourisme en interdisant les boissons alcoolisées et le port de maillots de bains ou autres pratiques? Ce sont des libertés individuelles garanties aussi bien pour les étrangers que pour les Tunisiens », a-t-il martelé.
De même, selon M. Jebali, Ennahda n’a nullement l’intention de démanteler le système financier en vigueur en Tunisie ni de restreindre les activités des hommes d’affaires ».
AFP