samedi, décembre 7, 2024
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« Heureux et confiants »: les Tunisiens à la veille d’un scrutin historique

Nous sommes heureux, excités et confiants »: le président de la commission électorale tunisienne Kamel Jendoubi a répété samedi que « tout était prêt » à la veille d’un scrutin historique auquel sont conviés plus de 7 millions d’électeurs, neuf mois après la chute de Ben Ali. « Nous sommes heureux, nous sommes excités et nous voulons que les élections réussissent », a déclaré M. Jendoubi lors d’une conférence de presse samedi à Tunis.
« Nous sommes prêts », a-t-il répété, à l’issue d’un marathon de plusieurs mois au cours duquel l’Isie (commission électorale) a organisé un scrutin sans précédent dans l’histoire tunisienne. Dimanche, les Tunisiens devront se déterminer face à plus de 1500 listes pour élire une assemblée constituante de 217 membres chargée de rédiger une nouvelle constitution pour le pays.
« D’ici la fin de la journée, tous les bureaux de vote auront les bulletins », a précisé un autre membre de l’Isie, Mohamed Fadhel Mahfoudh.
Le grand parti islamiste Ennahda, qui se réclame d’un islam modéré, est le favori d’un scrutin dont la grande inconnue est la participation, au vu de la multiplicité des listes dans un paysage politique remodelé, pour les premières élections dont les résultats ne sont pas connus à l’avance.
M. Jendoubi a tenu à réaffirmer l’autorité de sa commission, indépendante de l’exécutif, et a demandé au gouvernement de s’abstenir de faire toute déclaration. « La seule organisation compétente pour donner des informations concernant l’élection est l’Instance supérieure indépendante pour les élections, personne d’autre », a-t-il déclaré.
Tunis, sous le soleil samedi présentait un visage habituel après les derniers jours d’effervescence de la campagne. Les passants interrogés se disaient heureux d’aller voter dimanche.
« Je suis si contente de voter demain. J’ai la chair de poule rien qu’à y penser », souriait Neda Kouki, une esthéticienne de 37 ans.
« J’ai 30 ans, je n’ai pas de travail, pas de femme, pas de voiture, pas de maison. Mais je vais voter pour la liberté et pour l’emploi », déclarait de son côté Mohamed Ben Salah, 30 ans.
« Pour moi c’est une fête, c’est un rêve », ajoutait Mustapha Bensmaïl, 65 ans, en se souvenant des élections passées « où l’on regardait derrière ton épaule le bulletin que tu choisissais ».
« Il n’y aura presque pas de moyens de tricher ou de falsifier les résultats de vote car le processus est très transparent. Si tout se passe comme prévu nous verrons un résultat crédible », a rassuré samedi le chef de la mission des observateurs de l’Union européenne, Michael Gahler.
« Les Tunisiens se préparent en toute discipline au jour de vote », a-t-il encore dit, ajoutant que la mission n’avait pour le moment été témoin d’aucun aucun dysfonctionnement majeur, évoquant essentiellement de « petits problèmes techniques ».
Il a estimé que la campagne électorale avait été « calme » et « timide ». « Les Tunisiens sont intéressés par les élections et ils ont beaucoup d’espoir mais ils sont conscients que des problèmes économiques et sociaux comme le chômage ne peuvent pas être résolus par n’importe quel parti et n’importe quelle promesse, d’où ce manque d’émotion pour cette campagne », a-t-il analysé.
Coïncidence du calendrier: la Tunisie, le pays qui a déclenché le printemps arabe en 2011, se rend aux urnes le jour même où son voisin libyen doit proclamer sa « libération totale », après la mort de Mouammar Kadhafi.

Diasporas-News — AFP

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