
« La Haute instance a réussi dans sa mission, notamment avec la création de l’Isie (commission électorale), l’adoption d’un code électoral, la proposition de lois relatives au financement des partis politiques, au fonctionnement des associations », a déclaré M. Mebazaa lors d’une cérémonie officielle au palais du Bardo à Tunis.
Il a aussi relevé l’adoption d’un « pacte républicain » qui doit servir de socle à la future constitution. Ce pacte affirme notamment « la séparation entre les domaines politique et religieux » et refuse « toute forme de normalisation avec l’Etat sioniste ».

Une fois l’euphorie des premiers jours de la révolution retombée, les autorités de transition ont dû gérer grogne sociale, flambées de violence et crise économique dans un climat de défiance entretenant lui-même l’instabilité.
La « Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, la réforme politique et la transition démocratique » n’a pas échappé aux critiques.
Au départ une commission purement technique de juristes chargés de toiletter les lois de l’ancien régime, elle s’était élargie fin février pour intégrer un conseil, composé de représentants de toutes les forces politiques et de la société civile.
Elle a essentiellement bataillé avec les deux principales formations politiques, les islamistes d’Ennahda, donnés favoris pour le scrutin, et le Parti démocratique progressiste (PDP, centre-gauche).
Ennahda a plusieurs fois claqué la porte de la Haute instance, l’accusant de prendre des décisions sans consulter tous ses membres. Néjib Chebbi du PDP a souhaité la voir disparaître « le plus tôt possible », lui reprochant de se comporter « comme un parlement élu alors que ses membres ont été désignés ».
De son côté, Yadh Ben Achour a toujours affirmé qu’il poursuivrait sa mission jusqu’au bout, parvenant généralement à arracher un accord par consensus

« Nous sommes arrivés à l’approche d’un rendez-vous historique, décidé par les Tunisiens » après une « révolution contre le régime le plus corrompu de l’histoire de la Tunisie », a-t-il ajouté.
« Nous voulons aujourd’hui rassurer le peuple. Les institutions de l’Etat n’ont connu aucune vacance. Le gouvernement remettra ses pouvoirs entre les mains du prochain gouvernement », qui sera issu de l’assemblée constituante, a de son côté insisté le président intérimaire.
Arrivé à la tête de l’Etat après la fuite de Ben Ali, Foued Mebazaa, 78 ans, s’était porté garant de « l’autorité publique » et avait promis de tout faire pour sauvegarder les acquis de la révolution. Son mandat prendra fin après les élections et la remise du pouvoir au nouvel exécutif.
DIASPORAS-NEWS —AFP