vendredi, avril 19, 2024
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Kenya: funérailles nationales pour Wangari Maathai

Kenya: funérailles nationales pour Wangari Maathai
Des centaines de personnes en larmes se sont rassemblées samedi, dans un grand parc du centre de Nairobi et ont suivi le cercueil, recouvert du drapeau national, du prix Nobel de la Paix Wangari Maathai, décédée le 25 septembre, à travers les rues de la capitale. Le lieu du rassemblement, Uhuru Park (Parc de la Liberté en Swahili), avait été sauvé de la destruction par Wangari Maathai, célèbre pour son combat contre la déforestation et décédée à 71 ans des suites d’un cancer.
Sa dépouille, contenue dans un cercueil confectionné en bambou et fibres de jacinthe, devait être incinérée à la fin de la cérémonie.
Elle avait fait savoir, selon sa famille, qu’elle refusait que l’on coupe un arbre pour son cercueil.
« En plus d’être une femme de grand courage et ténacité, la regrettée professeur Maathai a démontré, par l’exemple, ses vertus pour servir la nation », a déclaré le président Mwai Kibaki.
Des personnalités politiques se sont succédées pour rendre hommage à l’engagement de Wangari Maathai.
« Je voudrais dire à Wangari que son combat continuera. Nous poursuivrons la lutte avec elle (…) c’est le moins que nous puissions faire pour elle », a déclaré Koigi Wawamwere, un activiste connu, emprisonné sous le régime de Moi.
L’ambassadeur de Norvège au Kenya Per Ludvig Magnus a estimé que la mort de Wangari était « une perte pour le monde, mais que ses objectifs continueraient à vivre »
« En examinant l’histoire de notre pays, nous pouvons dire que la malchance de Wangari a été d’être en avance sur son temps », a déclaré le Premier ministre kényan Raila Odinga.
Ses enfants et petits-enfants ont planté un arbre dans ce parc que le régime autoritaire de l’ancien président Daniel arap Moi voulait supprimer pour y construire un gigantesque gratte-ciel.
« La meilleure façon de l’honorer est de poursuivre le grand chantier qu’elle a ouvert, dans les domaines de l’environnement, de la justice sociale, des droits humains et de la démocratie », a ajouté Kibaki.
Figure du combat écologiste dans son pays dès les années 70, Wangari Maathai a accédé à la notoriété internationale en 2004 avec son prix Nobel pour la paix. Le jury avait alors motivé son choix en louant « l’approche holistique (de Mme Maathai) envers le développement durable, qui englobe la démocratie, les droits humains et en particulier ceux de la Femme ».
Née le 1er avril 1940 à Ihithe, dans le centre fertile du Kenya, Wangari Maathai, dotée d’une forte personnalité et d’une grande énergie, a été une des rares jeunes kényanes de l’époque à pouvoir bénéficier d’une éducation, grâce à la ténacité de son frère aîné Nderitu qui l’a inscrite dans une école de soeurs catholiques.
Elle a bénéficié dans les années 60 d’une bourse américaine qui lui a permis d’étudier la biologie à Atchison (Kansas) puis à Pittsburgh. Elle est ensuite revenue au Kenya tout nouvellement indépendant, où elle est devenue en 1971 la première femme lauréate d’un doctorat en Afrique centrale et de l’Est.
L’une de ses photos où elle apparaissait avec un large sourire et vêtue de robes africaines très colorées, était placée à côté du corbillard. L’hymne national a été joué en son honneur et les cloches des églises ont toutes retenti.

DIASPORAS-NEWS — AFP

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