
Robert Bourgi, avocat franco-libanais, conseiller officieux Afrique de l’ex-président Jacques Chirac, puis de l’actuel président Nicolas Sarkozy, a accusé les 11 et 12 septembre dans plusieurs médias des présidents africains d’ex-colonies françaises d’avoir versé 20 millions de dollars transportés dans des mallettes à M. Chirac et à son ex-bras droit et ex-Premier ministre Dominique de Villepin.
Le président Wade fait partie des chefs d’Etat incriminés, M. Bourgi l’accusant d’avoir remis un million de dollars, ce qu’avait alors catégoriquement démenti le porte-parole de la présidence sénégalaise.
Sont également mis en cause le président congolais Denis Sassou Nguesso, le président burkinabè Blaise Compaoré, ainsi que les ex-présidents gabonais et ivoirien Omar Bongo Ondimba et Laurent Gbagbo.
Dans un entretien accordé à un quotidien sénégalais, L’Observateur (privé), Robert Bourgi avait ensuite accusé le fils de Wade, Karim, ministre d’Etat chargé de plusieurs portefeuilles, d’avoir remis la même somme à Dominique de Villepin alors que ce dernier était secrétaire général de la présidence française.

Le premier tour de la présidentielle au Sénégal est fixé au 26 février 2012 et le président Wade, 85 ans, au pouvoir depuis 2000, se présente pour un nouveau mandat, candidature à laquelle s’oppose M. Bourgi. En France, la présidentielle est prévue en mai 2012.
Les plaintes du président Wade et de son fils s’ajoutent à celles qu’ont également l’intention de déposer Jacques Chirac, Dominique de Villepin, ainsi que Jean-Marie Le Pen, ex-dirigeant français d’extrême droite, également accusé d’avoir touché de l’argent occulte de présidents africains.
Le parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire pour entendre M. Bourgi qui reconnaît lui-même n’avoir aucune preuve matérielle de ce qu’il avance.
En juillet, Robert Bourgi avait déjà créé la polémique au Sénégal, en accusant Karim Wade d’avoir demandé fin juin l’intervention de l’armée française lors de manifestations contre les coupures d’électricité ayant tourné à l’émeute à Dakar.
Karim Wade, 43 ans, avait vigoureusement réfuté ses déclarations, les qualifiant "d’élucubrations". Les déclarations de l’avocat avaient également été démenties par la présidence sénégalaise.
Diasporas-News — AFP