Mamadou Koulibaly est en campagne pour vendre sa vision de la Côte d`Ivoire aux Ivoiriens. Hier vendredi 16 septembre 2011 en début d`après-midi, le président de Liberté et démocratie pour la république (Lider), le parti politique qu`il a créé, était face aux chefs coutumiers et populations de Gonzagueville, un quartier de la commune de Port-Bouët. Au domicile de De Gonzak, le créateur dudit quartier, le chef du Parlement ivoirien a, dans le franc-parlé qu`on lui connaît et avec un langage qu`il a voulu accessible à son auditoire, dénoncé « les palabres inutiles » qui ont entraîné la Côte d`Ivoire dans la guerre et causé la mort de milliers d`Ivoiriens. Mamadou Koulibaly impute ce drame au refus de dialoguer des deux camps au conflit en Côte d`Ivoire, à savoir l`ancien régime qui était dirigé par Laurent Gbagbo et l`actuel avec à sa tête, Alassane Ouattara. « Il y a eu beaucoup de morts, de destruction des biens. A Lider, nous disons que ce n`est pas normal. Quand on n`est pas d`accord, on s`assoie et on discute. Tous les camps ont commis des exactions, il n`y a pas un camp qui a raison sur l`autre. Ici, la politique est venue nous mélanger. On explique aux Malinké que les Bété ne vous aiment pas, aux Attié que les Baoulé ne vous aiment pas et aux Baoulé que les Malinké ne vous aiment pas etc. Et pendant ce temps, chacun se mefie de son voisin », a-t-il déploré. M. Koulibaly a affirmé sa volonté à travers Lider, de rompre avec ces pratiques. C`est pourquoi dans la vision de son parti, note-t-il, les conflits entre les ethnies, les races, les régions, sont à bannir. « L`étranger est important. Si l`étranger était méchant, l`Ivoirien n`allait pas se retrouver au Ghana ou au Liberia », a-t-il souligné, faisant remarquer que l`ancien chef de l`Etat Laurent Gbagbo a un enfant métisse, dont la mère est française. « A Lider, on dit non à la distinction ethnique, et nous disons que les étrangers sont une chance pour nous », a insisté l`ex-3è vice-président du Front populaire ivoirien (Fpi). Autre chose inscrite en bonne place dans la vision de Lider, le respect de la Constitution. « Quand elle n`est pas bonne, on la change. La constitution est la parole donnée du peuple de Côte d`Ivoire. On l`a écrite, si c`est mauvais et qu`on ne peut pas la respecter, on la change. On n`a pas besoin de faire la guerre pour ça. C`est nous qui avons voté ça, ce n`est pas la Bible ou le Coran », a indiqué le Pr Koulibaly, annonçant que Lider envisage de reviser la constitution ivoirienne, qui, fait-il remarquer, « traite le president comme un roi, qui fait ce qu`il veut. A Lider, nous pensons qu`il faut enlever ça là-dedans ». Il a cité en exemple le système américain dans lequel le président Obama est soumis aux décisions du Parlement. «C`est ce que le Parlement dit qu`il fait. Il ne se lève pas comme ça pour agir. Même quand il a un projet, il le soumet au Parlement, et c`est à eux de donner leur accord, de lui poser des questions là-dessus, à savoir où avoir le financement de ce projet etc. Il ne fait pas ce que lui demande son parent, mais plutôt ce que son peuple lui demande de faire. Un président, c`est d`abord un serviteur », a martelé M. Koulibaly. Le président de Lider a dépeint la Côte d`Ivoire d`aujourd`hui, comme un pays où « ceux qui ont gagné les elections ont peur de gouverner, et ceux qui ont perdu ont quitté le pays ». Le Pr Koulibaly a promis aux populations de Gonzagueville que si l`occasion lui était donnée de gouverner le pays un jour, il ferait les titres fonciers et donnerait les papiers aux paysans qui en sont les propriétaires. « Voici les priorités de Lider. Si vous êtes contre toutes les pratiques qu`on vient de citer, alors rejoingnez-nous à Lider. A Lider, nous sommes prêts à vous accompagner et à vous soutenir », a conclu Mamadou Koulibaly.
Diasporas-News
Hamadou ZIAO