Amplats, la filiale platine du géant Anglo American, a entamé mardi pour la première fois des négociations avec les grévistes sud-africains de ses cinq mines du bassin de Rustenburg (nord) sous l’égide de médiateurs indépendants.
« Nous sommes au siège de la CCMA », la Commission nationale d’arbitrage des conflits du travail à Rustenburg, et « ça a démarré à 09H20 (07H20 GMT) », a indiqué à l’AFP un représentant des salariés, Gaddhafi Mdoda.
« Nous avons trois personnes à l’intérieur et pour la direction, un responsable de la production et des avocats, ainsi que des médiateurs de la CCMA », a-t-il ajouté.
« Nous avons commencé par discuter de notre mémorandum qui porte sur les salaires. Nous attendons d’Anglo American qu’il vienne mettre quelque chose sur la table et s’ils n’en sont pas capables, la grève va continuer », a-t-il dit.
« Formellement ce sera le début de la grève », a-t-il précisé, le mouvement ayant été déclaré illégal par la justice sud-africaine, saisie par Amplats.
Prenant exemple sur les salariés du groupe britannique Lonmin sur le site voisin de Marikana, où une grève illégale a coûté la vie à 46 personnes, les mineurs d’Amplats ont débrayé il y a deux semaines pour réclamer de fortes augmentations de salaire.
Amplats a d’abord réagi en suspendant ses opérations pendant une semaine pour des raisons de sécurité puis en exigeant la reprise du travail. Le groupe a menacé de licencier les employés qui ne seraient pas allés pointer mercredi 19 au soir, avant de repousser son ultimatum au jeudi 20, puis au lundi 24.
Le numéro un mondial du platine n’a laissé filtré aucune information mardi matin, promettant un communiqué dans l’après-midi.
La semaine dernière, des heurts ont eu lieu lorsque la police est intervenue pour disperser un rassemblement de grévistes dans le bidonville de Sondela, près d’un puits d’Amplats.
Deux mines d’or sud-africaines demeuraient paralysées mardi, dont le site du groupe sud-africain AngloGold Ashanti employant environ 5.000 personnes près d’Orkney, à 170 km au sud-est de Johannesburg, à l’arrêt depuis le 20 septembre.
« La situation n’a pas changé. Nous n’avons pas eu de contacts formels avec les grévistes à ce stade », a déclaré à l’AFP un porte-parole, Alan Fine.
Même impasse à la mine d’or KDC West du groupe sud-africain Gold Fields, quatrième producteur d’or mondial: « Le travail n’a pas repris », a indiqué à l’AFP son vice-président Willie Jacobsz.
Le site de KDC West, qui emploie 15.000 personnes à Carletonville (sud-ouest de Johannesburg), est à l’arrêt depuis le 9 septembre, les mineurs ayant cessé le travail pour exiger des augmentations de salaires.
Les mineurs contestent également la puissante fédération minière du NUM qui a négocié les salaires dans la branche avec le patronat, un accord en principe non modifiable avant juin 2013.
Tout au plus le NUM a-t-il obtenu de pouvoir en renégocier les termes plus tôt que prévu en début d’année prochaine, a indiqué à l’AFP Kenneth Buda, un coordinateur national du NUM.
« Aucune négociation n’a lieu car le problème est que nous avons signé un accord pour deux ans avec la Chambre des mines en vigueur jusqu’à l’an prochain. Mais nous venons de nous mettre d’accord sur le principe de démarrer les négociations en tout début d’année prochaine », a-t-il dit.
AFP