Quelque 150 Kényans ont manifesté mardi à Nairobi contre la récente décision de leurs députés de s’octroyer un bonus individuel de fin de mandat de 85.700 euros. Si le président Mwai Kibaki ratifie la loi votée dans la nuit de jeudi à vendredi par l’Assemblée nationale, ce bonus sera versé à ceux des 222 députés qui ne seront pas réélus à l’issue de l’actuelle législature, début 2013.
Le montant de l’indemnité attribuée à chaque député représente 61 ans de salaire minimum kényan et pourrait coûter au total au pays 2,1 milliards de shillings (19 millions d’euros).
Le vote de cette loi intervient alors que le secteur public a connu récemment plusieurs mouvements de grève, dont ceux des médecins et des enseignants, pour des hausses de salaires. Après des semaines de grève les professeurs ont finalement obtenu que le traitement le plus bas soit fixé à 175 euros et le plus haut à 1.317 euros. Les salaires des médecins du secteur public sont compris entre 1.272 euros et 2.727 euros.
Le pays table sur un déficit public de 1,2 milliard d’euros en 2013 et le ministre des Finances a récemment proposé des hausses d’impôts pour financer les revendications salariales du secteur public.
« Il est totalement ridicule que les députés s’accordent une telle somme d’argent », a estimé Morris Odhiambo, l’un des organisateurs de la manifestation. « D’où vont venir les deux milliards de shillings? »
« Comment est-il possible que les professeurs aient eu besoin de trois semaines de grève pour obtenir une hausse de salaire, alors qu’en une seule séance les députés parviennent facilement à augmenter leurs revenus », a-t-il souligné?
Les manifestants ont défilé dans les rues de Nairobi en direction du Parlement, brandissant des pancartes accusant les députés d’être « des voleurs » et des « hyènes avides ».
« Nous voulons qu’ils sachent que l’humeur populaire est contre ce genre d’augmentations injustifiées, » a renchéri Robert Alai, un autre co-organisateur.
Les députés kényans sont déjà parmi les mieux payés du continent. Ils touchent un salaire mensuel non imposable de quelque 10.000 euros.
Le Premier ministre Raila Odinga s’est dit opposé à ce bonus.
Des groupes de lutte contre la corruption ou de défense des droits de l’Homme, dont Transparency international, ont dénoncé dans un communiqué commun une initiative « extrêmement préoccupante » et contraire aux principes constitutionnels du pays. Ils appellent les Kényans à faire savoir à leurs députés « qu’ils ne sont pas prêts à payer le coût de leur cupidité ».
Des observateurs craignent que les députés sortants n’empochent cette indemnité et ne se présentent au Sénat ou à un poste de gouverneur, institutions créées par la Constitution de 2010.
Début août, l’inauguration de l’Assemblée nationale, tout juste rénovée pour neuf millions d’euros, avait déjà créé la polémique, les nouveaux fauteuils, équipés d’un système de vote électronique, valant chacun plus de 1.900 euros.
Le Kenya organise en mars ses premières élections générales depuis celles de fin 2007, qui avaient débouché sur de meurtriers affrontements. Plus de 1.000 personnes étaient mortes dans les violences ethniques qui avaient suivi la réélection contestée du président Kibaki.
Le montant de l’indemnité attribuée à chaque député représente 61 ans de salaire minimum kényan et pourrait coûter au total au pays 2,1 milliards de shillings (19 millions d’euros).
Le vote de cette loi intervient alors que le secteur public a connu récemment plusieurs mouvements de grève, dont ceux des médecins et des enseignants, pour des hausses de salaires. Après des semaines de grève les professeurs ont finalement obtenu que le traitement le plus bas soit fixé à 175 euros et le plus haut à 1.317 euros. Les salaires des médecins du secteur public sont compris entre 1.272 euros et 2.727 euros.
Le pays table sur un déficit public de 1,2 milliard d’euros en 2013 et le ministre des Finances a récemment proposé des hausses d’impôts pour financer les revendications salariales du secteur public.
« Il est totalement ridicule que les députés s’accordent une telle somme d’argent », a estimé Morris Odhiambo, l’un des organisateurs de la manifestation. « D’où vont venir les deux milliards de shillings? »
« Comment est-il possible que les professeurs aient eu besoin de trois semaines de grève pour obtenir une hausse de salaire, alors qu’en une seule séance les députés parviennent facilement à augmenter leurs revenus », a-t-il souligné?
Les manifestants ont défilé dans les rues de Nairobi en direction du Parlement, brandissant des pancartes accusant les députés d’être « des voleurs » et des « hyènes avides ».
« Nous voulons qu’ils sachent que l’humeur populaire est contre ce genre d’augmentations injustifiées, » a renchéri Robert Alai, un autre co-organisateur.
Les députés kényans sont déjà parmi les mieux payés du continent. Ils touchent un salaire mensuel non imposable de quelque 10.000 euros.
Le Premier ministre Raila Odinga s’est dit opposé à ce bonus.
Des groupes de lutte contre la corruption ou de défense des droits de l’Homme, dont Transparency international, ont dénoncé dans un communiqué commun une initiative « extrêmement préoccupante » et contraire aux principes constitutionnels du pays. Ils appellent les Kényans à faire savoir à leurs députés « qu’ils ne sont pas prêts à payer le coût de leur cupidité ».
Des observateurs craignent que les députés sortants n’empochent cette indemnité et ne se présentent au Sénat ou à un poste de gouverneur, institutions créées par la Constitution de 2010.
Début août, l’inauguration de l’Assemblée nationale, tout juste rénovée pour neuf millions d’euros, avait déjà créé la polémique, les nouveaux fauteuils, équipés d’un système de vote électronique, valant chacun plus de 1.900 euros.
Le Kenya organise en mars ses premières élections générales depuis celles de fin 2007, qui avaient débouché sur de meurtriers affrontements. Plus de 1.000 personnes étaient mortes dans les violences ethniques qui avaient suivi la réélection contestée du président Kibaki.
AFP